Attention ! Contrairement à ce qui a été dit dans Convergences N°25 le Cercle de Silence (et non du silence...) aura lieu le JEUDI 23 AVRIL (et non le 30...) !
Et voici le compte-rendu du Café citoyen du 4 avril 2009 !
Le thème était annoncé ainsi : L’école en questions, des décisions du gouvernement aux décisions locales : les rythmes scolaires – le soutien – les RASED – le ras-le-bol des enseignants- l’accueil les jours de grève – études dirigées – garderie – Contrat Educatif Local -…
16 présents dont 6 venus comme intervenants :
Eric Montes, conseiller municipal à Creil, responsable PRG pour la Picardie – Pascal Eric Lalmy, secrétaire national du PRG , spécialiste « éducation », enseignant en collège – Chloé Boda – enseignante dans un RASED à Goussainville- Marielle Arteaud, présidente de la section départementale FCPE de l’Oise et conseillère municipale à Clermont – Sylvie Mappa, Conseillère de gauche à Chantilly et secrétaire départementale FCPE - Sylvie Jehanno, venue comme citoyenne, un enfant au collège – Patrick Leroy, enseignant en CP en ZEP, ami de Brigitte Quintard – Brigitte et Patrick Quintard – Jacqueline Chazal – Lucien Vial – Thomas Garcia, inspecteur Education Nationale honoraire – Laurent Petitmangin, 4 enfants au collège et en élémentaire - Alain Mariage, président FCPE du collège – Hervé Moula - Lucienne Jean.
Merci à tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce compte-rendu en me passant leurs notes, en prenant le temps de le relire et de le compléter !
Voici en lien ou en fin de compte-rendu pour ceux qui recevront la version papier,
- Les informations données par Mme Hamouchi, inspectrice de l'éducation nationale chargée de la circonscription de Senlis : sur le RASED, l’aide personnalisée mis en place à Lamorlaye et l’accueil d’enfants en situation de handicap dans nos écoles.
- Un article transmis par Marielle Arteaud, présidente de la FCPE-Oise sur le problème des jardins d’éveil
- Un commentaire acide sur la gratuité des études dans les lycées français à l’étranger
Le thème était annoncé ainsi : L’école en questions, des décisions du gouvernement aux décisions locales : les rythmes scolaires – le soutien – les RASED – le ras-le-bol des enseignants- l’accueil les jours de grève – études dirigées – garderie – Contrat Educatif Local -…
16 présents dont 6 venus comme intervenants :
Eric Montes, conseiller municipal à Creil, responsable PRG pour la Picardie – Pascal Eric Lalmy, secrétaire national du PRG , spécialiste « éducation », enseignant en collège – Chloé Boda – enseignante dans un RASED à Goussainville- Marielle Arteaud, présidente de la section départementale FCPE de l’Oise et conseillère municipale à Clermont – Sylvie Mappa, Conseillère de gauche à Chantilly et secrétaire départementale FCPE - Sylvie Jehanno, venue comme citoyenne, un enfant au collège – Patrick Leroy, enseignant en CP en ZEP, ami de Brigitte Quintard – Brigitte et Patrick Quintard – Jacqueline Chazal – Lucien Vial – Thomas Garcia, inspecteur Education Nationale honoraire – Laurent Petitmangin, 4 enfants au collège et en élémentaire - Alain Mariage, président FCPE du collège – Hervé Moula - Lucienne Jean.
Merci à tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce compte-rendu en me passant leurs notes, en prenant le temps de le relire et de le compléter !
Voici en lien ou en fin de compte-rendu pour ceux qui recevront la version papier,
- Les informations données par Mme Hamouchi, inspectrice de l'éducation nationale chargée de la circonscription de Senlis : sur le RASED, l’aide personnalisée mis en place à Lamorlaye et l’accueil d’enfants en situation de handicap dans nos écoles.
- Un article transmis par Marielle Arteaud, présidente de la FCPE-Oise sur le problème des jardins d’éveil
- Un commentaire acide sur la gratuité des études dans les lycées français à l’étranger
Et la photo a été prise par Eric Montès.
Après un rapide tour de table, Pascal Eric Lalmy prend la parole :
F Du fait de la politique de la ville, le préfet intervient aussi dans des actions où auparavant, les inspecteurs d’académie étaient seuls décideurs. Aujourd’hui beaucoup de dispositifs scolaires échappent aux IA. Les raisons en sont le désengagement de l’Etat, la désertification des quartiers où il ne reste plus que l’école, le délitement du tissu social. à Il ne reste plus que l’école pour s’occuper des gens ; alors que les difficultés augmentent, les moyens baissent.
F Beaucoup de dispositifs qui tendaient à la mixité sociale disparaissent : à cause de la suppression de la carte scolaire il ne reste plus dans les quartiers difficiles que les enfants en grande difficulté. Le pourcentage d’étudiants venant d’un milieu social défavorisé à l’université diminue.
F L’évolution démographique (à allongement de la durée du travail avec un départ à la retraite plus tard et à moins d’enfants dans l’école) sert de justificatif aux non remplacement d’un enseignant qui part à la retraite sur 2 ; on impose aux enseignants de faire des heures supplémentaires pour pouvoir supprimer des postes : les DGH (dotation globale d’heures qui détermine la distribution des heures de cours aux enseignants) sont parfois refusées si les enseignants ne font pas « assez » d’heures supplémentaires (par exemple dans les Yvelines, l’an dernier). On reprend les professeurs délégués dans les associations pour les remettre devant une classe.
F La suppression des cours du samedi matin à 2 heures d’aide personnalisée assurées par un enseignant en général 1/2h le soir ou le midi pour des enfants qui sont sélectionnés sans critères objectifs : dans la classe de Patrick Leroy, 15 enfants en auraient besoin ; tous ne peuvent pas y avoir accès ; dans une école moins difficile, des enfants qui n’en n’ont pas besoin y seront inscrits…
F Les évaluations qui accompagnent la mise en place du socle commun illustre une évolution du système de plus en plus proche d’une « démarche qualité » inspirée du monde de l’entreprise où l’enfant n’est plus considéré comme une personne, mais comme un « objet » à façonner. On fixe des objectifs, on évalue pour mesurer l’écart par rapport aux objectifs et on corrige les « défauts » qui sont constatés. L’évaluation qu’on fait des élèves est faussée : il faudrait seulement comparer le niveau des élèves à l’entrée et à la fin d’un cycle ; comparer des élèves venant d’écoles très différentes par le milieu dans lequel elles recrutent leurs élèves est sans signification.
Thomas Garcia fait remarquer que c’est Jospin qui a lancé ces évaluations. Et qu’on fait l’évaluation en septembre au moment où les élèves ont oublié une grande partie de ce qu’ils savaient.
Petit rappel : la logique des évaluations n’est pas la même :
- à l’origine, les évaluations se situaient au début du cycle suivant (CE2 pour le cycle II, 6ème pour le cycle III, passées à la fin du 1er mois de l’année scolaire) et permettaient, à l’usage des enseignants, d’établir un diagnostic pour la mise en place de remédiations.
- les évaluations actuelles sont passées en cours d’années alors que le programme n’est pas terminé et ne fournissent pas d’indications susceptibles d’aider l’enseignant ou l’élève (un domaine comportant 10 items est considéré comme échoué bien que 9 items soient réussis).
A quoi peuvent donc servir ces évaluations si ce n’est dégager une note brute (mais inadéquate) qui permettra de classer les élèves, les enseignants, les établissements, etc…
Patrick Leroy prend à son tour la parole : il dresse la liste des problèmes contre lesquels luttent les enseignants en faisant remarquer qu’il y en a tant qu’on est submergé ! C’est une attaque globale et systématique visant à mettre les enseignants en état de choc. C’est difficile de lutter contre tout (cf. le livre « La stratégie du choc, Naomi Klein, Leméac Actes Sud) !
F On supprime 2h par semaine mais on alourdit les programmes :
- sur l’ensemble d’une scolarité, cela revient à la perte d’une année d’enseignement
- avec 2 heures d’enseignement en moins pour l’ensemble de la classe, on augmente la quantité de points à traiter et on introduit de nouveaux domaines comme l’histoire des arts.
- la logique de ces nouveaux programmes étant l’apprentissage par cœur et accéléré, tant pis pour ceux qui n’ont pas compris (on a pu voir l’effet de tels pratiques sur le ministre lui-même, incapable de faire une règle de 3 en direct à la télévision !). Une pseudo concertation a été mise en place à la hâte au printemps 2008 sous la pression des syndicats : les remontées de cette concertation, très majoritairement défavorables, ont été niées et ignorées, en grande partie, par le ministre.
- et il y a 4% d’analphabètes dans l’Oise…
F On supprime des postes d’EN sans tenir compte de l’augmentation ou la diminution du nombre d’élèves
F En ZEP il n’y a plus de postes de remplacement sauf pour les arrêts de longue durée
F Le changement dans la formation des enseignants : si ça passe, il n’y aurait plus de formation à la pédagogie et d’enseignement pratique. En Finlande les enseignants sont recrutés à bac+5 mais avec 50% de pédagogie sur les 5 ans.
A noter que la Finlande reviendra souvent en exemple : il y a eu des enquêtes récentes très complètes sur son système éducatif avec un bilan très positif (cf. le livre « La Finlande : un modèle éducatif pour la France ? Paul Robert, ESF Editeur). Mais la comparaison avec la France doit être mesurée : on n’est pas dans le même ordre de grandeur en terme de nombre d’habitants ; l’immigration en Finlande n’est pas du tout de même nature qu’en France (il s’agit de russes et de suédois) ; et surtout la réforme de l’enseignement en Finlande s’est faite sur plusieurs années avec une vraie concertation.
F Le Service Minimum d’Accueil (SMA) : c’est un service rendu aux parents bien sûr ; mais pas dans les conditions actuelles de mise en place! Car le SMA est à la fois :
- une attaque contre le droit de grève en cherchant à annihiler l’impact de mouvements de protestation légitimes et en faisant croire que l’école n’est qu’une garderie où tout le monde peut assurer cette fonction
- le début de la mise en place d’une agence de remplacement qui permettrait de mettre dans les classes des personnes non compétentes, non défendues par un statut et donc taillables et corvéable, aux ordres de la hiérarchie dont ils dépendraient, en lieu et place d’enseignants formés et titulaires, inscrits dans la continuité d’un travail d’équipe et possédant l’expérience nécessaire à la difficile fonction de remplaçant.
Il faut rappeler que, entre autres mensonges, le ministre Darcos avait déclaré à la tribune de l’assemblée, devant les représentants du peuple élu, en juillet 2007 qu’il n’y aurait jamais de service minimum dans l’éducation nationale … Au même endroit où il avait assimilé le travail des enseignants de maternelle au changement des couches et à la surveillance de la sieste, faisant la preuve d’une méconnaissance totale du fonctionnement de l’école maternelle et/ou d’un mépris flagrant pour ses enseignants.
Par ailleurs, on peut voir là le désengagement de l’état puisque c’est aux communes qu’il revient de gérer ce SMA alors que l’état en est responsable, désengagement mis en lumière par les paroles du ministre en direction des communes : « Débrouillez-vous ! »
F On envisage la création d’EPEP (Etablissement Public d’Enseignement Primaire) : actuellement le directeur de l’école ne gère pas l’école ; c’est la mairie qui en a la charge pour les bâtiments et le matériel pédagogique et l’Education Nationale pour le recrutement des enseignants et la pédagogie. Avec l’EPEP, le « directeur » gère tout (comme le collège et le lycée avec un budget et un CA) et l’équipe est, de plus, censée se soumettre aux orientations décidés par un conseil composé d’une minorité d’enseignants.
F Mépris envers la maternelle et ses enseignants : voir les propos du ministre déjà cité… Et en même temps, l’accueil des enfants à partir de 2 ans recule.
F Le livre du président de la République diffusé à grand frais en septembre 2007 où le président semble faire l’apologie du noble métier d’enseignant, qu’il appelle « éducateur », pour le mépriser dans les faits et le vouer à la vindicte populaire. Il s’agit là d’un fonctionnement récurent chez lui : des grands mots pour faire croire qu’il est du côté de ceux qu’il s’apprête à soutenir, des actes qui se situent aux antipodes et qui vont toujours dans le sens d’une plus grande libéralisation : moins d’état ( privatiser ), moins de moyens (baisser puis supprimer les budgets ), moins de règles ( déréguler ).
F On augmente la participation de l’état dans les budgets du privé.
F La gratuité pour les enfants de français à l’étranger qui fréquentent les lycées français posent des problèmes au ministère des Affaires étrangères : coût énorme et différence de traitement entre les élèves français et les élèves d’autre nationalité. Laurent Petitmangin fait remarquer qu’il aurait mieux valu créer des bourses pour ceux qui en ont besoin. Très souvent ce sont les grosses entreprises (Total par exemple) qui paient les études pour les enfants d’expatriés : pourquoi leur faire ce cadeau ? Patrick Leroy souligne : les sommes en jeu sont supérieures aux « économies » réalisées avec l’ensemble des suppressions de postes dans l’éducation nationale è on supprime des postes pour le français « moyen » pour permettre la gratuité des études des enfants des expatriés (des « riches » ?)
F Aucune concertation et mépris des syndicats ; pourtant le vote des enseignants a été massif en septembre : les syndicats sont vraiment représentatifs.
F le « mouvement » (procédure d’affectation d’une partie des enseignants sur des postes à chaque rentrée) se faisait dans une certaine. Comme pour l’évaluation, la suppression de la carte scolaire, la baisse des moyens à les bons élèves quittent les établissements dit difficiles qui deviennent, de ce fait, de plus en plus difficiles.
Marielle Arteaud intervient à son tour et rappelle les fondamentaux de la FCPE :
F Partir des besoins des enfants
FAvoir de petits effectifs
F La FCPE continue de se battre contre le poids du cartable !
F Maintenir notre école maternelle : pas des jardins d’enfants payants !
F Repenser vraiment les rythmes scolaires sur la journée, la semaine et l’année. La semaine de 4 jours épuise les élèves et 2 jours sans école c’est catastrophique dans les quartiers difficiles. La FCPE propose une semaine de 4 jours et demi. Le jeudi était jour de congé pour permettre l’éducation religieuse pas pour le bien de l’enfant : la coupure du mercredi peut tout à fait être remise en cause.
F Défense des RASED : il y a eu 4 journées de mobilisation autour du RASED (il y a un poste qui est supprimé pour la rentrée 2009) auxquels la FCPE participe
F Intégration des enfants à besoins spécifiques
F Un vrai statut du parent délégué : il y a beaucoup de réunions en journée et c’est très difficile –surtout quand on travaille dans de petites entreprises privées- de s’absenter ; il faut poser des RTT ou récupérer. C’est un peu plus facile dans le public.
F La FCPE réclame un tronc commun jusqu’en 3ème et une vraie réforme du lycée
F La FCPE soutient les UIFM (qui disparaissent dans le projet de « mastérisation » de la formation) mais demande la création d’un module de formation « relation avec les parents d’élèves » car le dialogue parents-enseignants n’est pas toujours facile. Le niveau licence parait correct pour un enseignant du primaire.
Sylvie Mappa intervient :
F Sur le problème des redoublements ; une discussion s’engage sur ce sujet : faut-il ou non supprimer l’idée même de redoublement ? Faut-il maintenir le droit des parents de refuser une proposition de redoublement ? Concrètement très peu de redoublements s’avèrent « positifs » !
Pascal Eric Lalmy indique que les 20% les plus faibles ne redoublent pas ; ce sont les 20% d’enfants juste au dessus qui redoublent.
Sylvie Jehanno fait remarquer qu’on ne s’occupe pas des élèves qui ont entre 9 et 11 et qui sont souvent, un an ou deux plus tard, en difficulté ! à Il faut aider l’élève dès ses premières difficultés. Cela justifie pleinement sur le plan pédagogique l’individualisation du parcours scolaire : mais il faut y mettre des moyens !
Laurent Petitmangin se pose des questions sur la situation inverse : le développement des classes bilingues et une recherche (excessive ?) d’excellence…
F Sur la semaine de 4 jours : le Conseil d’école a le droit d’appliquer une autre répartition des heures dans la semaine (sans toucher au samedi !) ; elle incite les parents à réfléchir à d’autres propositions d’emploi du temps.
Eric Montes intervient sur le problème de niveau scolaire : l’échec scolaire est aussi un problème économique ; la Picardie est au 20ème rang des régions (donc dernière) pour la réussite scolaire. On constate que le niveau d’éducation (très bas) est corrélé par le niveau du chômage (très haut).
En sud Oise on est proche du taux de chômage national (influence de la région parisienne) mais en Thiérache (au nord) le taux de chômage est plus du double !
Lucienne Jean présente la situation à Lamorlaye à partir d’informations données par le service scolaire, Mme Ladurelle, adjointe aux affaires scolaires et la directrice du Centre social ; il y a eu beaucoup d’innovations mises en place de façon assez brouillonne par la nouvelle majorité et on se demande parfois si l’objectif réel n’est pas de saborder peu à peu le Centre social.
F Le périscolaire assuré par le centre social a 338 enfants inscrits et venant régulièrement dont 121 de maternelle (101 groupe nord et 20 groupe sud) et 217 de primaire (161 groupe nord et 56 groupe sud). Les tarifs dépendent des revenus des parents mais pour la 1ère tranche de revenus comprise entre 1282 ET 1373 est de 48€ et arrive à 89€ pour plus de 5489€ de revenus. En dessous de 1282€ de revenus le Centre applique un tarif dit "social" (en fonction des possibilités de chaque famille) – les missions du Centre ne comprennent pas la mise ne place d’une aide aux devoirs.
F Les effectifs dans les classes : une moyenne entre 26,16 et 27,3 élèves par classe ; ce qui est jugé comme assez lourd ; 17 classes au groupe Nord contre 5 au sud en élémentaire et 9 classes au nord contre 3 au sud en maternelle
F La garderie fonctionne en maternelle de 8h à 9h et de 16h30 à 18h30 ; la taille d’un groupe est au plus de 16 enfants : il y a un groupe de moins de 16 enfants au sud et 1 groupe de 16 enfants au nord avec 2 enfants en liste d’attente au nord – très peu d’enfants ont quitté le périscolaire : 10 du groupe sud et 3 du groupe nord. Le coût est de 50€ par mois.
F L’étude dirigée fonctionne de 16h30 à 18h avec 15 enfants au plus par groupe : 3 groupes au sud (il y a une liste d’attente) et 5 groupes au nord – elle est assurée par des enseignants et un conseiller pédagogique à la retraite + 1 étudiante (à revoir pour l’an prochain ?) – elle a été installée après concertation avec Sabrina (responsable du périscolaire au Centre social)- pour les petits de CP, 1h30 c’est un peu long : leurs devoirs sont plus vite faits et ils doivent rester sages jusqu’à 18h - 23 élèves du groupe nord et 10 du groupe sud terminent leur journée au Centre social qui vient les chercher à l’école (d’où un petit surcoût pour le Centre) - 4 enfants ont quitté définitivement le périscolaire (peu d'impact) parce que l’étude dirigée suffit à régler le problème d’horaire pour leurs parents. Le coût est de 30€ par mois.
F L’aide personnalisée (ou soutien mis en place en échange du samedi) : de 16h30 à 18h10 – pour les élèves en difficulté ponctuelle - Avec Projet Personnalisé de Réussite Educative - 3 enfants par enseignant. A noter (mais ça se fait partout selon Mme Ladurelle) les enfants malades reçoivent une pochette avec le travail de la journée.
Hervé Moula complète en évoquant le Contrat Educatif Local voté récemment et que nous avons critiqué : notre municipalité propose un Contrat Educatif Local qui complique la situation des associations de LAMORLAYE déjà très FOURNIE EN ASSOCIATIONS ; est-ce pour aider les unes ou pour gêner les autres ? Ne vaut-il pas mieux aider une association qui fonctionne bien à s’ouvrir à un public aux ressources financières insuffisantes en augmentant les subventions que fabriquer de toutes pièces une structure qui va parasiter ce qui existe déjà ; bien sûr pour un CEL, il y a une subvention du Conseil Général. Les « experts » peuvent-ils nous aider à repérer ce qui, dans ce projet est fondamentalement bon ou mauvais ; que proposer en remplacement ? Car nous restons partisans d'une opposition constructive.
Vient le tour de Chloé Boda qui nous parle du RASED :
On commence à se préoccuper (d’un point de vue pédagogique) du soutien dans les années 60 et en 1965 on crée les GAPP (Groupe d’Action PsychoPédagogique) : il n’y en a pas partout et leur fonctionnement n’est pas transparent. Ils sont violemment critiqués dans un rapport officiel et en 1990 ils sont remplacés par les RASED (Réseau d’Aide Spécialisée pour les Elèves en Difficulté). Les circonscriptions de l’Education Nationale (qui regroupent en général plusieurs communes) pilotent un RASED qui comprend 3 types d’intervenants :
- un psychologue qui a soit une licence en psychologie + un diplôme d’état de psychologie scolaire soit une maîtrise de psychologie (loi 1990)
- un maître G : enseignant spécialisé dans l’aide à dominante rééducative qui travaille avec des enfants ayant des problèmes de comportement, inhibés ou agités, immatures, introvertis avec l’autorisation des parents
- un maître E : enseignant spécialisé dans l’aide à dominante pédagogique qui agit en pédagogue pour un enfant sans handicap particulier mais qui a de grandes difficultés d’apprentissage.
A noter que les termes de maîtres G ou E viennent de la structure de leur formation (formation CAPASH) qui est découpées en modules de A à G
Le gouvernement a envisagé un moment la suppression de 3000 postes RASED : on en est aujourd’hui à 1500 : une demi-victoire pour une grande mobilisation ! Il va y avoir 43 suppressions dans le Val d’Oise à la rentrée. Et les 1500 autres vont être « sédentarisés » ou encore « surnuméraires » : alors que les maîtres spécialisés se répartissaient les interventions sur les écoles selon les besoin d’une circonscription, certains d’entre eux seront maintenant rattachés à un seul ou deux groupes scolaires proches géographiquement, sachant que ces groupes scolaires seront ceux ayant le plus de besoins en terme d’aide spécialisée.
15% des enfants sont en situation d’échec ! Pourtant on décide de supprimer des postes RASED : sans avoir fait la moindre évaluation, alors que beaucoup de postes spécialisés ne sont pas occupés par un enseignant titulaire de la formation CAPASH et qu’il y a beaucoup de RASED incomplets. L’effectif d’un RASED dépend de la situation locale. C’est l’inspecteur d’académie du secteur qui décide.
Il n’y a pas de RASED au collège et c’est bien dommage !
Lucienne Jean transmet les informations données par Mme Ladurelle qui concernent le RASED à Lamorlaye ; notre RASED est composé de 3 personnes : un psychologue, M. Bimont, un maître E (en psychopédagogie), et un rééducateur G (en psychomotricité[1]). On a un médecin scolaire qui travaille sur un très grand secteur et une conseillère en économie sociale. Mme Ladurelle évoque aussi un test WISC[2] fait pour les surdoués en rappelant qu’il ne faut pas confondre surdoués et précoces : il y a là encore un vaste sujet…
En fait le réseau est bien plus nombreux : 12 membres sur la circonscription de Senlis dont 3 interviennent à Lamorlaye mais aussi ailleurs.
Le RASED appartenait au dispositif AIS (Aide à l’intégration Scolaire[3]) qui a disparu au profit du dispositif ASH (Adaptation à la Situation d’Handicap) puisque la loi sur le Handicap de 2005 impose la scolarisation de tous les enfants. On évoque l’intégration d’enfants handicapés qui sont dans le champ du handicap mental (trisomie – autisme-…) : cela se fait dans des classes dites CLIS à l’école primaire et UPI au collège. Il y a une classe de ce type dans le collège de Pascal Eric Lalmy et ça se passe bien ; mais souvent un seul enfant peut perturber toute une classe ; comment s’occuper d’un enfant avec un handicap mental sans « abandonner » tout le reste de sa classe ? Hervé Moula évoque le cas d’une enseignante qui ne savait pas du tout comment gérer la situation ! En principe on devrait avoir des AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) pour aider un enfant handicapé : ils interviennent pour les gestes de la vie quotidienne mais aussi pour les tâches scolaires non comprises ou en apportant une autre approche ou des activités différentes. Ceci concerne seulement ceux qui en ont besoin : ce n’est pas le cas de tous les élèves ayant un handicap.
L’AVS a suivi une formation de 60h (un condensé de la formation RASED + une formation aux différentes pathologies. On a souvent à la place d’un AVS un EVS (Emploi Vie Scolaire) qui a au minimum un BEP et qui est recruté directement auprès de l’ANPE ; l’EVS peut travailler soit en appoint administratif soit auprès des enfants ; c’est un bon exemple d’emploi précaire : embauché pour 6 mois renouvelable 2 ans et payé environ 600€…
Il y a aussi une structure IME (Institut Médico-Educatif) pour les enfants ne pouvant pas être intégrés dans le primaire et une structure SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) pour les adolescents ; la SEGPA est une véritable école dans l’école (il y en a une au collège de Gouvieux).
La dyslexie est aussi évoquée : y a-t-il plus d’enfants « dys » ? Plus vraisemblablement, on les détecte mieux ! Le RASED n’est pas qualifié pour soigner une dyslexie ni pour la dépister mais il va savoir constater certains symptômes et orienter les parents.
La réunion a commencé à 15h10 ; vers 17h30, plusieurs personnes étant parties, on arrête le débat.
Les participants ont appris beaucoup de choses sur l’école ; les différentes interventions ont permis de lancer un vrai débat.
Nous n’avons pas parlé de la scolarisation des enfants des gens du voyage… Il s’agit d’un sujet qui mériterait une autre réunion.
Juste un regret : il y a bien peu de participants …
Une confirmation l’EN (Education Nationale) est la championne des sigles !
Et surtout un immense merci à tous ceux qui ont consacré une belle après-midi de printemps à animer notre réunion ! Merci à tous les participants ! Merci aussi à ceux qui nous ont donné les informations que nous avons parfois demandées au tout dernier moment ! Et merci à celles qui ont fait des gâteaux !
[1] Remarque de Chloé : on parle plutôt aujourd’hui d’aide rééducative sur des difficultés de comportement.
[2] Remarque de Chloé : le test WISC est un test beaucoup utilisé par les psychologues scolaires mais pas uniquement pour la précocité ! De plus, on ne parle plus d’enfants surdoués.
[3] L’AIS concernait les enfants ayant un handicap
Après un rapide tour de table, Pascal Eric Lalmy prend la parole :
F Du fait de la politique de la ville, le préfet intervient aussi dans des actions où auparavant, les inspecteurs d’académie étaient seuls décideurs. Aujourd’hui beaucoup de dispositifs scolaires échappent aux IA. Les raisons en sont le désengagement de l’Etat, la désertification des quartiers où il ne reste plus que l’école, le délitement du tissu social. à Il ne reste plus que l’école pour s’occuper des gens ; alors que les difficultés augmentent, les moyens baissent.
F Beaucoup de dispositifs qui tendaient à la mixité sociale disparaissent : à cause de la suppression de la carte scolaire il ne reste plus dans les quartiers difficiles que les enfants en grande difficulté. Le pourcentage d’étudiants venant d’un milieu social défavorisé à l’université diminue.
F L’évolution démographique (à allongement de la durée du travail avec un départ à la retraite plus tard et à moins d’enfants dans l’école) sert de justificatif aux non remplacement d’un enseignant qui part à la retraite sur 2 ; on impose aux enseignants de faire des heures supplémentaires pour pouvoir supprimer des postes : les DGH (dotation globale d’heures qui détermine la distribution des heures de cours aux enseignants) sont parfois refusées si les enseignants ne font pas « assez » d’heures supplémentaires (par exemple dans les Yvelines, l’an dernier). On reprend les professeurs délégués dans les associations pour les remettre devant une classe.
F La suppression des cours du samedi matin à 2 heures d’aide personnalisée assurées par un enseignant en général 1/2h le soir ou le midi pour des enfants qui sont sélectionnés sans critères objectifs : dans la classe de Patrick Leroy, 15 enfants en auraient besoin ; tous ne peuvent pas y avoir accès ; dans une école moins difficile, des enfants qui n’en n’ont pas besoin y seront inscrits…
F Les évaluations qui accompagnent la mise en place du socle commun illustre une évolution du système de plus en plus proche d’une « démarche qualité » inspirée du monde de l’entreprise où l’enfant n’est plus considéré comme une personne, mais comme un « objet » à façonner. On fixe des objectifs, on évalue pour mesurer l’écart par rapport aux objectifs et on corrige les « défauts » qui sont constatés. L’évaluation qu’on fait des élèves est faussée : il faudrait seulement comparer le niveau des élèves à l’entrée et à la fin d’un cycle ; comparer des élèves venant d’écoles très différentes par le milieu dans lequel elles recrutent leurs élèves est sans signification.
Thomas Garcia fait remarquer que c’est Jospin qui a lancé ces évaluations. Et qu’on fait l’évaluation en septembre au moment où les élèves ont oublié une grande partie de ce qu’ils savaient.
Petit rappel : la logique des évaluations n’est pas la même :
- à l’origine, les évaluations se situaient au début du cycle suivant (CE2 pour le cycle II, 6ème pour le cycle III, passées à la fin du 1er mois de l’année scolaire) et permettaient, à l’usage des enseignants, d’établir un diagnostic pour la mise en place de remédiations.
- les évaluations actuelles sont passées en cours d’années alors que le programme n’est pas terminé et ne fournissent pas d’indications susceptibles d’aider l’enseignant ou l’élève (un domaine comportant 10 items est considéré comme échoué bien que 9 items soient réussis).
A quoi peuvent donc servir ces évaluations si ce n’est dégager une note brute (mais inadéquate) qui permettra de classer les élèves, les enseignants, les établissements, etc…
Patrick Leroy prend à son tour la parole : il dresse la liste des problèmes contre lesquels luttent les enseignants en faisant remarquer qu’il y en a tant qu’on est submergé ! C’est une attaque globale et systématique visant à mettre les enseignants en état de choc. C’est difficile de lutter contre tout (cf. le livre « La stratégie du choc, Naomi Klein, Leméac Actes Sud) !
F On supprime 2h par semaine mais on alourdit les programmes :
- sur l’ensemble d’une scolarité, cela revient à la perte d’une année d’enseignement
- avec 2 heures d’enseignement en moins pour l’ensemble de la classe, on augmente la quantité de points à traiter et on introduit de nouveaux domaines comme l’histoire des arts.
- la logique de ces nouveaux programmes étant l’apprentissage par cœur et accéléré, tant pis pour ceux qui n’ont pas compris (on a pu voir l’effet de tels pratiques sur le ministre lui-même, incapable de faire une règle de 3 en direct à la télévision !). Une pseudo concertation a été mise en place à la hâte au printemps 2008 sous la pression des syndicats : les remontées de cette concertation, très majoritairement défavorables, ont été niées et ignorées, en grande partie, par le ministre.
- et il y a 4% d’analphabètes dans l’Oise…
F On supprime des postes d’EN sans tenir compte de l’augmentation ou la diminution du nombre d’élèves
F En ZEP il n’y a plus de postes de remplacement sauf pour les arrêts de longue durée
F Le changement dans la formation des enseignants : si ça passe, il n’y aurait plus de formation à la pédagogie et d’enseignement pratique. En Finlande les enseignants sont recrutés à bac+5 mais avec 50% de pédagogie sur les 5 ans.
A noter que la Finlande reviendra souvent en exemple : il y a eu des enquêtes récentes très complètes sur son système éducatif avec un bilan très positif (cf. le livre « La Finlande : un modèle éducatif pour la France ? Paul Robert, ESF Editeur). Mais la comparaison avec la France doit être mesurée : on n’est pas dans le même ordre de grandeur en terme de nombre d’habitants ; l’immigration en Finlande n’est pas du tout de même nature qu’en France (il s’agit de russes et de suédois) ; et surtout la réforme de l’enseignement en Finlande s’est faite sur plusieurs années avec une vraie concertation.
F Le Service Minimum d’Accueil (SMA) : c’est un service rendu aux parents bien sûr ; mais pas dans les conditions actuelles de mise en place! Car le SMA est à la fois :
- une attaque contre le droit de grève en cherchant à annihiler l’impact de mouvements de protestation légitimes et en faisant croire que l’école n’est qu’une garderie où tout le monde peut assurer cette fonction
- le début de la mise en place d’une agence de remplacement qui permettrait de mettre dans les classes des personnes non compétentes, non défendues par un statut et donc taillables et corvéable, aux ordres de la hiérarchie dont ils dépendraient, en lieu et place d’enseignants formés et titulaires, inscrits dans la continuité d’un travail d’équipe et possédant l’expérience nécessaire à la difficile fonction de remplaçant.
Il faut rappeler que, entre autres mensonges, le ministre Darcos avait déclaré à la tribune de l’assemblée, devant les représentants du peuple élu, en juillet 2007 qu’il n’y aurait jamais de service minimum dans l’éducation nationale … Au même endroit où il avait assimilé le travail des enseignants de maternelle au changement des couches et à la surveillance de la sieste, faisant la preuve d’une méconnaissance totale du fonctionnement de l’école maternelle et/ou d’un mépris flagrant pour ses enseignants.
Par ailleurs, on peut voir là le désengagement de l’état puisque c’est aux communes qu’il revient de gérer ce SMA alors que l’état en est responsable, désengagement mis en lumière par les paroles du ministre en direction des communes : « Débrouillez-vous ! »
F On envisage la création d’EPEP (Etablissement Public d’Enseignement Primaire) : actuellement le directeur de l’école ne gère pas l’école ; c’est la mairie qui en a la charge pour les bâtiments et le matériel pédagogique et l’Education Nationale pour le recrutement des enseignants et la pédagogie. Avec l’EPEP, le « directeur » gère tout (comme le collège et le lycée avec un budget et un CA) et l’équipe est, de plus, censée se soumettre aux orientations décidés par un conseil composé d’une minorité d’enseignants.
F Mépris envers la maternelle et ses enseignants : voir les propos du ministre déjà cité… Et en même temps, l’accueil des enfants à partir de 2 ans recule.
F Le livre du président de la République diffusé à grand frais en septembre 2007 où le président semble faire l’apologie du noble métier d’enseignant, qu’il appelle « éducateur », pour le mépriser dans les faits et le vouer à la vindicte populaire. Il s’agit là d’un fonctionnement récurent chez lui : des grands mots pour faire croire qu’il est du côté de ceux qu’il s’apprête à soutenir, des actes qui se situent aux antipodes et qui vont toujours dans le sens d’une plus grande libéralisation : moins d’état ( privatiser ), moins de moyens (baisser puis supprimer les budgets ), moins de règles ( déréguler ).
F On augmente la participation de l’état dans les budgets du privé.
F La gratuité pour les enfants de français à l’étranger qui fréquentent les lycées français posent des problèmes au ministère des Affaires étrangères : coût énorme et différence de traitement entre les élèves français et les élèves d’autre nationalité. Laurent Petitmangin fait remarquer qu’il aurait mieux valu créer des bourses pour ceux qui en ont besoin. Très souvent ce sont les grosses entreprises (Total par exemple) qui paient les études pour les enfants d’expatriés : pourquoi leur faire ce cadeau ? Patrick Leroy souligne : les sommes en jeu sont supérieures aux « économies » réalisées avec l’ensemble des suppressions de postes dans l’éducation nationale è on supprime des postes pour le français « moyen » pour permettre la gratuité des études des enfants des expatriés (des « riches » ?)
F Aucune concertation et mépris des syndicats ; pourtant le vote des enseignants a été massif en septembre : les syndicats sont vraiment représentatifs.
F le « mouvement » (procédure d’affectation d’une partie des enseignants sur des postes à chaque rentrée) se faisait dans une certaine. Comme pour l’évaluation, la suppression de la carte scolaire, la baisse des moyens à les bons élèves quittent les établissements dit difficiles qui deviennent, de ce fait, de plus en plus difficiles.
Marielle Arteaud intervient à son tour et rappelle les fondamentaux de la FCPE :
F Partir des besoins des enfants
FAvoir de petits effectifs
F La FCPE continue de se battre contre le poids du cartable !
F Maintenir notre école maternelle : pas des jardins d’enfants payants !
F Repenser vraiment les rythmes scolaires sur la journée, la semaine et l’année. La semaine de 4 jours épuise les élèves et 2 jours sans école c’est catastrophique dans les quartiers difficiles. La FCPE propose une semaine de 4 jours et demi. Le jeudi était jour de congé pour permettre l’éducation religieuse pas pour le bien de l’enfant : la coupure du mercredi peut tout à fait être remise en cause.
F Défense des RASED : il y a eu 4 journées de mobilisation autour du RASED (il y a un poste qui est supprimé pour la rentrée 2009) auxquels la FCPE participe
F Intégration des enfants à besoins spécifiques
F Un vrai statut du parent délégué : il y a beaucoup de réunions en journée et c’est très difficile –surtout quand on travaille dans de petites entreprises privées- de s’absenter ; il faut poser des RTT ou récupérer. C’est un peu plus facile dans le public.
F La FCPE réclame un tronc commun jusqu’en 3ème et une vraie réforme du lycée
F La FCPE soutient les UIFM (qui disparaissent dans le projet de « mastérisation » de la formation) mais demande la création d’un module de formation « relation avec les parents d’élèves » car le dialogue parents-enseignants n’est pas toujours facile. Le niveau licence parait correct pour un enseignant du primaire.
Sylvie Mappa intervient :
F Sur le problème des redoublements ; une discussion s’engage sur ce sujet : faut-il ou non supprimer l’idée même de redoublement ? Faut-il maintenir le droit des parents de refuser une proposition de redoublement ? Concrètement très peu de redoublements s’avèrent « positifs » !
Pascal Eric Lalmy indique que les 20% les plus faibles ne redoublent pas ; ce sont les 20% d’enfants juste au dessus qui redoublent.
Sylvie Jehanno fait remarquer qu’on ne s’occupe pas des élèves qui ont entre 9 et 11 et qui sont souvent, un an ou deux plus tard, en difficulté ! à Il faut aider l’élève dès ses premières difficultés. Cela justifie pleinement sur le plan pédagogique l’individualisation du parcours scolaire : mais il faut y mettre des moyens !
Laurent Petitmangin se pose des questions sur la situation inverse : le développement des classes bilingues et une recherche (excessive ?) d’excellence…
F Sur la semaine de 4 jours : le Conseil d’école a le droit d’appliquer une autre répartition des heures dans la semaine (sans toucher au samedi !) ; elle incite les parents à réfléchir à d’autres propositions d’emploi du temps.
Eric Montes intervient sur le problème de niveau scolaire : l’échec scolaire est aussi un problème économique ; la Picardie est au 20ème rang des régions (donc dernière) pour la réussite scolaire. On constate que le niveau d’éducation (très bas) est corrélé par le niveau du chômage (très haut).
En sud Oise on est proche du taux de chômage national (influence de la région parisienne) mais en Thiérache (au nord) le taux de chômage est plus du double !
Lucienne Jean présente la situation à Lamorlaye à partir d’informations données par le service scolaire, Mme Ladurelle, adjointe aux affaires scolaires et la directrice du Centre social ; il y a eu beaucoup d’innovations mises en place de façon assez brouillonne par la nouvelle majorité et on se demande parfois si l’objectif réel n’est pas de saborder peu à peu le Centre social.
F Le périscolaire assuré par le centre social a 338 enfants inscrits et venant régulièrement dont 121 de maternelle (101 groupe nord et 20 groupe sud) et 217 de primaire (161 groupe nord et 56 groupe sud). Les tarifs dépendent des revenus des parents mais pour la 1ère tranche de revenus comprise entre 1282 ET 1373 est de 48€ et arrive à 89€ pour plus de 5489€ de revenus. En dessous de 1282€ de revenus le Centre applique un tarif dit "social" (en fonction des possibilités de chaque famille) – les missions du Centre ne comprennent pas la mise ne place d’une aide aux devoirs.
F Les effectifs dans les classes : une moyenne entre 26,16 et 27,3 élèves par classe ; ce qui est jugé comme assez lourd ; 17 classes au groupe Nord contre 5 au sud en élémentaire et 9 classes au nord contre 3 au sud en maternelle
F La garderie fonctionne en maternelle de 8h à 9h et de 16h30 à 18h30 ; la taille d’un groupe est au plus de 16 enfants : il y a un groupe de moins de 16 enfants au sud et 1 groupe de 16 enfants au nord avec 2 enfants en liste d’attente au nord – très peu d’enfants ont quitté le périscolaire : 10 du groupe sud et 3 du groupe nord. Le coût est de 50€ par mois.
F L’étude dirigée fonctionne de 16h30 à 18h avec 15 enfants au plus par groupe : 3 groupes au sud (il y a une liste d’attente) et 5 groupes au nord – elle est assurée par des enseignants et un conseiller pédagogique à la retraite + 1 étudiante (à revoir pour l’an prochain ?) – elle a été installée après concertation avec Sabrina (responsable du périscolaire au Centre social)- pour les petits de CP, 1h30 c’est un peu long : leurs devoirs sont plus vite faits et ils doivent rester sages jusqu’à 18h - 23 élèves du groupe nord et 10 du groupe sud terminent leur journée au Centre social qui vient les chercher à l’école (d’où un petit surcoût pour le Centre) - 4 enfants ont quitté définitivement le périscolaire (peu d'impact) parce que l’étude dirigée suffit à régler le problème d’horaire pour leurs parents. Le coût est de 30€ par mois.
F L’aide personnalisée (ou soutien mis en place en échange du samedi) : de 16h30 à 18h10 – pour les élèves en difficulté ponctuelle - Avec Projet Personnalisé de Réussite Educative - 3 enfants par enseignant. A noter (mais ça se fait partout selon Mme Ladurelle) les enfants malades reçoivent une pochette avec le travail de la journée.
Hervé Moula complète en évoquant le Contrat Educatif Local voté récemment et que nous avons critiqué : notre municipalité propose un Contrat Educatif Local qui complique la situation des associations de LAMORLAYE déjà très FOURNIE EN ASSOCIATIONS ; est-ce pour aider les unes ou pour gêner les autres ? Ne vaut-il pas mieux aider une association qui fonctionne bien à s’ouvrir à un public aux ressources financières insuffisantes en augmentant les subventions que fabriquer de toutes pièces une structure qui va parasiter ce qui existe déjà ; bien sûr pour un CEL, il y a une subvention du Conseil Général. Les « experts » peuvent-ils nous aider à repérer ce qui, dans ce projet est fondamentalement bon ou mauvais ; que proposer en remplacement ? Car nous restons partisans d'une opposition constructive.
Vient le tour de Chloé Boda qui nous parle du RASED :
On commence à se préoccuper (d’un point de vue pédagogique) du soutien dans les années 60 et en 1965 on crée les GAPP (Groupe d’Action PsychoPédagogique) : il n’y en a pas partout et leur fonctionnement n’est pas transparent. Ils sont violemment critiqués dans un rapport officiel et en 1990 ils sont remplacés par les RASED (Réseau d’Aide Spécialisée pour les Elèves en Difficulté). Les circonscriptions de l’Education Nationale (qui regroupent en général plusieurs communes) pilotent un RASED qui comprend 3 types d’intervenants :
- un psychologue qui a soit une licence en psychologie + un diplôme d’état de psychologie scolaire soit une maîtrise de psychologie (loi 1990)
- un maître G : enseignant spécialisé dans l’aide à dominante rééducative qui travaille avec des enfants ayant des problèmes de comportement, inhibés ou agités, immatures, introvertis avec l’autorisation des parents
- un maître E : enseignant spécialisé dans l’aide à dominante pédagogique qui agit en pédagogue pour un enfant sans handicap particulier mais qui a de grandes difficultés d’apprentissage.
A noter que les termes de maîtres G ou E viennent de la structure de leur formation (formation CAPASH) qui est découpées en modules de A à G
Le gouvernement a envisagé un moment la suppression de 3000 postes RASED : on en est aujourd’hui à 1500 : une demi-victoire pour une grande mobilisation ! Il va y avoir 43 suppressions dans le Val d’Oise à la rentrée. Et les 1500 autres vont être « sédentarisés » ou encore « surnuméraires » : alors que les maîtres spécialisés se répartissaient les interventions sur les écoles selon les besoin d’une circonscription, certains d’entre eux seront maintenant rattachés à un seul ou deux groupes scolaires proches géographiquement, sachant que ces groupes scolaires seront ceux ayant le plus de besoins en terme d’aide spécialisée.
15% des enfants sont en situation d’échec ! Pourtant on décide de supprimer des postes RASED : sans avoir fait la moindre évaluation, alors que beaucoup de postes spécialisés ne sont pas occupés par un enseignant titulaire de la formation CAPASH et qu’il y a beaucoup de RASED incomplets. L’effectif d’un RASED dépend de la situation locale. C’est l’inspecteur d’académie du secteur qui décide.
Il n’y a pas de RASED au collège et c’est bien dommage !
Lucienne Jean transmet les informations données par Mme Ladurelle qui concernent le RASED à Lamorlaye ; notre RASED est composé de 3 personnes : un psychologue, M. Bimont, un maître E (en psychopédagogie), et un rééducateur G (en psychomotricité[1]). On a un médecin scolaire qui travaille sur un très grand secteur et une conseillère en économie sociale. Mme Ladurelle évoque aussi un test WISC[2] fait pour les surdoués en rappelant qu’il ne faut pas confondre surdoués et précoces : il y a là encore un vaste sujet…
En fait le réseau est bien plus nombreux : 12 membres sur la circonscription de Senlis dont 3 interviennent à Lamorlaye mais aussi ailleurs.
Le RASED appartenait au dispositif AIS (Aide à l’intégration Scolaire[3]) qui a disparu au profit du dispositif ASH (Adaptation à la Situation d’Handicap) puisque la loi sur le Handicap de 2005 impose la scolarisation de tous les enfants. On évoque l’intégration d’enfants handicapés qui sont dans le champ du handicap mental (trisomie – autisme-…) : cela se fait dans des classes dites CLIS à l’école primaire et UPI au collège. Il y a une classe de ce type dans le collège de Pascal Eric Lalmy et ça se passe bien ; mais souvent un seul enfant peut perturber toute une classe ; comment s’occuper d’un enfant avec un handicap mental sans « abandonner » tout le reste de sa classe ? Hervé Moula évoque le cas d’une enseignante qui ne savait pas du tout comment gérer la situation ! En principe on devrait avoir des AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) pour aider un enfant handicapé : ils interviennent pour les gestes de la vie quotidienne mais aussi pour les tâches scolaires non comprises ou en apportant une autre approche ou des activités différentes. Ceci concerne seulement ceux qui en ont besoin : ce n’est pas le cas de tous les élèves ayant un handicap.
L’AVS a suivi une formation de 60h (un condensé de la formation RASED + une formation aux différentes pathologies. On a souvent à la place d’un AVS un EVS (Emploi Vie Scolaire) qui a au minimum un BEP et qui est recruté directement auprès de l’ANPE ; l’EVS peut travailler soit en appoint administratif soit auprès des enfants ; c’est un bon exemple d’emploi précaire : embauché pour 6 mois renouvelable 2 ans et payé environ 600€…
Il y a aussi une structure IME (Institut Médico-Educatif) pour les enfants ne pouvant pas être intégrés dans le primaire et une structure SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) pour les adolescents ; la SEGPA est une véritable école dans l’école (il y en a une au collège de Gouvieux).
La dyslexie est aussi évoquée : y a-t-il plus d’enfants « dys » ? Plus vraisemblablement, on les détecte mieux ! Le RASED n’est pas qualifié pour soigner une dyslexie ni pour la dépister mais il va savoir constater certains symptômes et orienter les parents.
La réunion a commencé à 15h10 ; vers 17h30, plusieurs personnes étant parties, on arrête le débat.
Les participants ont appris beaucoup de choses sur l’école ; les différentes interventions ont permis de lancer un vrai débat.
Nous n’avons pas parlé de la scolarisation des enfants des gens du voyage… Il s’agit d’un sujet qui mériterait une autre réunion.
Juste un regret : il y a bien peu de participants …
Une confirmation l’EN (Education Nationale) est la championne des sigles !
Et surtout un immense merci à tous ceux qui ont consacré une belle après-midi de printemps à animer notre réunion ! Merci à tous les participants ! Merci aussi à ceux qui nous ont donné les informations que nous avons parfois demandées au tout dernier moment ! Et merci à celles qui ont fait des gâteaux !
[1] Remarque de Chloé : on parle plutôt aujourd’hui d’aide rééducative sur des difficultés de comportement.
[2] Remarque de Chloé : le test WISC est un test beaucoup utilisé par les psychologues scolaires mais pas uniquement pour la précocité ! De plus, on ne parle plus d’enfants surdoués.
[3] L’AIS concernait les enfants ayant un handicap
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