dimanche 26 avril 2009

Lucienne Jean : URGENT ET IMPORTANT ! Mais hélas récurrent...‏

C'est le titre du message que je viens d'envoyer au ministère de l'immigration, à Matignon et à l'Elysée après avoir lu un message de RESF (Reseau Education Sans Frontière). RESF envoie des dizaines d'informations de ce type... A chaque fois la même histoire mais qui, à chaque fois, concerne des gens nouveaux et coupables juste de chercher à vivre un peu plus en sécurité ici que dans leur pays ; et quand on mesure la vie qu'ils ont ici, on se dit que la vie dans leur pays doit être bien dure...
Voici la liste proposée par RESF pour protester avec eux :
eric.besson@iminidco.gouv.fr; secretariat.general@iminidco.gouv.fr; christian.decharriere@iminidco.gouv.fr; frank.supplisson@iminidco.gouv.fr; laure.frugier@iminidco.gouv.fr; laura.kwiatowski@iminidco.gouv.fr; jean.paul.faugere@premier-ministre.gouv.fr; antoine.gosset-grainville@premier-ministre.gouv.fr; arno.klarsfeld@premier-ministre.gouv.fr; myriam.levy@premier-ministre.gouv.fr; igor.mitrofanoff@premier-ministre.gouv.fr; claude.gueant@elysee.fr; franck.louvrier@elysee.fr; maxime.tandonnet@elysee.fr
Si vous voulez vous associer ilsufit de la recopier !
Et voici mon message à notre gouvernement et celui de RESF qui l'a motivé :


Madame, Monsieur,
Je m'associe à l'indignation exprimée par le message ci-dessous !
Les arrestations sans fondement, les rafles, la séparation des familles : l'image de notre pays ne correspond pas à ça ! Aujourd'hui on a célébré la journée de la déportation. Dans son discours notre maire (UMP pur et dur) a évoqué les drames d'aujourd'hui ; ça se passe un peu plus loin de nous mais les pays d'où viennent ceux que vous "renvoyez chez eux" sont tous pris dans des conflits où les civils sont en première ligne... Où est la cohérence ? Se souvenir d'une main et chasser de l'autre ?
Les 200 arrêtés puis relâchés répondent partiellement à la question : combien d'arrestations pour respecter les quotas ? Une journaliste disait aujourd'hui sur France-Inter qu'elle n'avait pas obtenu de réponse...
Avec tout le respect que je porte à vos fonctions et mes salutations citoyennes,
Lucienne JEAN

Date: Fri, 24 Apr 2009 23:04:22 +0200From: resf.info@resf.infoTo: resf.info@rezo.netSubject: [Resf.info] RESF URGENT ET IMPORTANT

24 avril 2009
UN CHARTER DE KOSOVARS, UNE RAFLE D’AFGHANS,
DEUX ENFANTS ( ) EN PRISON PUIS A L’ASE,
LEUR PERE EN RETENTION…, ETC…
L’HUMANISME FRACASSANT SELON ERIC BESSON
Un charter de Kosovars
Eric Besson est un humaniste qui, trop modeste, n’apprécie guère le titre de ministre de la Rafle et du drapeau attaché à sa fonction. Et pourtant…
Et pourtant… La semaine dernière, expulsion de 50 Kosovars et Albanais sur un vol charter organisé en collaboration avec l’Autriche. Spectacle grandiose, propre à combler le ministre : 50 malheureux, certains avec leur baluchon, d’autres sans rien, menottés, entravés, attachés à leur siège, encadrés de deux policiers chacun. Ce devait être beau comme du Besson ! Pourquoi aucune photo n’a-t-elle été publiée dans le but de « dissuader les migrants » ?
Une rafle d’Afghans
Arrestations massives opérées à l’improviste par la police dans un quartier suspect : 200 Afghans arrêtés au petit matin à Calais au milieu d’un énorme déploiement de 500 policiers. Une rafle magnifique qui a sans doute tellement ravi le ministre qu’il s’est rendu à Calais quelques jours plus tard pour annoncer des récidives. 200 interpellations, sous prétexte de lutter contre les trafiquants. 200 personnes libérées le lendemain.
Deux enfants en prison, leur père en rétention…
Si M. Besson fait dans l’acharnement collectif, il fait aussi dans le traitement individuel sordide.
Bienvenu Mbelani a 34 ans, père de P. (10 ans) et de J. (8 ans). Il est congolais (RDC), un pays où les morts dus aux guerres civiles et aux violences politiques se comptent par millions. En 2006, il parvient à quitter le pays et demande l’asile en France. Débouté comme de bien entendu. Il se retrouve sans papiers et frappé d’un APRF (Arrêté préfectoral de reconduite à la frontière). Malgré cela, ses deux enfants sont envoyés en France pour le rejoindre. Ils atterrissent à Roissy le 10 avril avec des papiers qui ne sont pas en règle. Selon les procédures maintenues en place par le ministre Besson, les enfants (8 ans et 10 ans !) sont placés en zone d’attente, une prison pour étrangers, adultes mais aussi enfants, à qui on souhaite refuser l’entrée en France.
L’apprenant, Bienvenu Mbelani se précipite en zone d’attente (sur les conseils de son avocat, paraît-il… Si c’est vrai, celui là ferait mieux de s’occuper d’autre chose que du droit des étrangers !) Il est arrêté sur le champ et mis en rétention. Papa en prison à Bobigny, les enfants en prison à Roissy. Le monde selon Besson est merveilleux.
Au quatrième jour de détention, les enfants sont présentés au Juge de libertés et de la détention de Bobigny, comme des grands, sur le banc des accusés, dans une salle bourrée de policiers en uniforme. Ils sont dans la même salle que leur père, lui aussi présenté au JLD, mais ils n’ont le droit ni de communiquer ni de l’embrasser. La classe ! 8 ans et 10 ans, le gibier de potence fourni à la justice par les services de M. Besson a de l’allure ! Heureusement quand même, le JLD ordonne la libération des enfants qui sont placés dans une famille d’accueil par l’ASE. Mais leur père n’a toujours pas pu les contacter.
On en est là.
Notre ministre humaniste a trois solutions. Renvoyer le père et les enfants dans un pays qu’ils ont fui et où il est fort possible que le père soit immédiatement emprisonné… si ce n’est pire car quoi qui ait pu se passer avant son départ, le simple fait d’avoir demandé l’asile en France le désigne comme un opposant. Les enfants seraient ainsi livrés à eux-mêmes, rendus quasi-orphelins au nom de la préservation de l’unité familiale à laquelle on sait que les services de M. Besson sont très attachés quand ça les arrange. La seconde solution serait de garder les enfants confiés à l’ASE en France et de renvoyer le père au Congo. Le coup du chassé-croisé (les enfants arrivent d’Afrique au moment où le père y est réexpédié) est original… Son caractère inédit séduira peut-être le ministre.
Reste enfin la seule solution humainement acceptable : que Bienvenu Mbelani soit libéré et régularisé et qu’il récupère ses enfants afin de leur donner enfin une vie décente. Trop simple et trop humaniste pour être possible ?
Père d’un enfant français, mari d’une handicapée française, en rétention !
Mohamed Allouche est tunisien, père d’un enfant français (sa femme est française). Il est arrivé en 2005 pour rejoindre sa femme et son fils. Outre le droit élémentaire de vivre en famille, la venue de Mohamed était d’autant plus nécessaire que la mère de son enfant est sourde et muette. Elle travaille dans une maison de retraite et a été la première femme atteinte de ce double handicap à obtenir le permis de conduire mais il n’empêche que la présence de son père est indispensable à Noufel (11 ans). Mohamed avait un récépissé provisoire de titre de séjour… sans autorisation de travail.
Mais, en août 2007, la préfecture de Nanterre faisait mener une enquête pour vérifier la réalité de la vie du couple. Pour un peu le ministère Hortefeux-Besson mériterait de s’appeler celui du trou de serrure ! Mohamed Allouche était contrôlé le 15 avril au métro Chatillon-Montrouge et placé en rétention après avoir reçu un APRF. Motif deux des nombreux documents fournis par le couple pour prouver leur vie commune portaient une adresse différente de leur adresse habituelle. C’est grave, ça, ça mérite de détruire une famille, de placer un individu en prison et sûrement de l’expulser… Sauf que l’adresse « suspecte » est celle des parents de l’épouse qui, pour une raison ou une autre avait jugé plus pratique de se faire expédier tel ou tel courrier chez ses parents. A se demander ce qui est le mieux partagé au ministère de M. Besson, la malveillance ou l’incompétence. Les deux peut-être ?
Il faut, naturellement, que Mohamed Allouche soit libéré, que le titre de séjour auquel il a droit lui soit immédiatement délivré, que les mauvais traitements qu’il a subis soient indemnisés et que le ministre lui présente des excuses.

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