Aujourd’hui, nous avons participé au premier Cercle du Silence organisé à Creil . Cercle du Silence pour rappeler qu'un sans papier c'est quelqu'un qui essaye de devenir invisible et muet.
Nous étions 3 de Lamorlaye ce qui n’est pas beaucoup… Mais nous étions contents d’y être et de participer ainsi au travail qui est fait à Creil et ailleurs pour soutenir et aider les sans-papiers.
Un tract était diffusé pour cette occasion : tract qui a le soutien du CACGL et de notre liste Lamorlaye Autrement. Nous avons d’ailleurs parlé de cette manifestation dans notre tribune politique de décembre : notre appel c’est sans doute perdu entre sapin et cotillons…
Voici les raisons de manifester pour les sans-papiers, telles qu’elles sont listées dans le tract :
« Nous refusons que chaque jour, des personnes sans papiers soient arrêtées, mises en centres de rétention, expulsées.
Nous refusons que soient appliquées en notre nom, des décisions politiques qui broient des familles, des couples, des individus.
Nous refusons que des hommes, des femmes, des enfants, puissent être traités sans le respect et la dignité dus à tout être humain.
Nous refusons cette chasse aux étrangers qui inflige aussi des traumatismes profonds à ceux qui en sont les témoins, à la société toute entière, aux enfants particulièrement. Les atteintes à la dignité de quelques uns blessent tous les hommes dans leur humanité.
Nous dénonçons la tentation de fonder les comportements de notre société sur la peur de l’autre et de l’étranger.
Nous affirmons la nécessité d’adopter une véritable politique d’immigration, soucieuse de réduire effectivement les inégalités entre les pays du Nord et du Sud, et respectueuse des droits humains. »
Oui, c’est pour toutes ces raisons que nous étions là et que nous reviendrons le jeudi 26 février et le jeudi 26 mars !
Et je suis encore confortée dans cet engagement (bien peu de chose mais j’aurais honte de ne pas le faire) quand je découvre en rentrant encore un message appelant à l’aide pour un de ceux qui sont, à leur corps défendant et de leurs vies bafouées, la couronne de lauriers au front de M. Hortefeux ; encore pire depuis peu, c’est M. Besson qui prend le rôle ! Enfin c’est pire quand on pense que ce monsieur était, il y a peu, étiqueté « de gauche » ! Mais dans les faits rien ne change ; dans notre douce France on gagne ses galons en pourchassant des gens dont le seul tort est de croire ce que racontent nos livres d’histoire : vous savez, la France, mère des Libertés, championne des droits de l’homme, celle qui écrit Liberté, Egalité, Fraternité sur ces plus nobles murs… C’est donc cet ex-socialiste (et pas n’importe lequel, le conseiller de Ségolène Royal) qui va tenir à jour son cahier de devoirs : une coche par enfant, par père ramené de force dans un pays qu’il a quitté pour des tas de raisons, le plus souvent la guerre ou la pauvreté, ou la guerre ET la pauvreté…
De qui s’agit-il aujourd’hui ?
Je recopie ici le message comme il m’a été envoyé :
« Djessy a 12 ans, elle est congolaise. Elle était élevée à Brazzaville par sa grand-mère. Mais cette dernière, vieillissante et malade, ne pouvait plus s'occuper d'elle. Le père de Djessy ayant disparu, elle est envoyée au Bénin, chez un oncle, il y a 4 ou 5 mois.
Hier soir, Félicité, la mère de Djessy (qui est en situation régulière) reçoit un coup de fil de l'oncle lui disant qu'il place l'enfant dans un avion pour Paris (avec un passeport bricolé, peut-on supposer). Pour aller la chercher Félicité (qui n'est pas en très bonne santé) se fait accompagner d'une amie.
A l'arrivée, à 6h du matin, l'enfant (12 ans !), sa mère et l'amie sont interpellées et placées en garde à vue.
On en est là à l'heure où nous écrivons. On peut supposer que l'argumentation du gouvernement pour justifier l'injustifiable sera qu'on ne peut pas laisser entrer tout le monde, même les enfants, avec des faux papiers. Peut-être, mais la bonne question est à poser en amont : la politique de refus systématique du regroupement familial et des visas pour « freiner l'immigration familiale » aboutit à placer les familles dans des situations impossibles. Comment laisser les enfants au pays, livrés à eux-mêmes, réduits à l'indigence, dans des pays pauvres. Les familles font ce que tout le monde tenterait à leur place : sauver les enfants en les faisant rejoindre leur père ou leur mère dans le pays où ils vivent.
C'est ce qu'avait fait Williana (jeune congolaise internée quatre jours en zone d'attente pour avoir possédé un faux passeport), c'est ce qu'a peut-être fait l'oncle de Djessy. C'est illégal, sans doute mais c'est parfaitement légitime. Quand les lois placent les gens dans l'obligation de les enfreindre, c'est que les lois sont mauvaises et qu'il faut les changer.
En attendant, les victimes de ces lois iniques sont Djessy en garde à vue à l'âge de 12 ans, sa mère, ses deux autres enfants (Prince, 6 ans, et Lisa, 3 ans), Regina, l'amie embarquée dans cette histoire de fous malfaisants et ses quatre enfants pour l'heure privés de leur mère.Il faut que ça cesse ! Que Djessy, Félicité et Régina soient immédiatement libérées. Et que les textes qui engendrent ces situations soient abrogés au plus vite. »
Ce message est éloquent !
Mais hélas il ressemble à beaucoup d’autres reçus hier, la semaine dernière, il y a un an, ou plus loin encore !
Alors, soyons encore plus nombreux dans un mois pour former tous ensemble un grand Cercle du Silence devant la gare de Creil ;
Un tract était diffusé pour cette occasion : tract qui a le soutien du CACGL et de notre liste Lamorlaye Autrement. Nous avons d’ailleurs parlé de cette manifestation dans notre tribune politique de décembre : notre appel c’est sans doute perdu entre sapin et cotillons…
Voici les raisons de manifester pour les sans-papiers, telles qu’elles sont listées dans le tract :
« Nous refusons que chaque jour, des personnes sans papiers soient arrêtées, mises en centres de rétention, expulsées.
Nous refusons que soient appliquées en notre nom, des décisions politiques qui broient des familles, des couples, des individus.
Nous refusons que des hommes, des femmes, des enfants, puissent être traités sans le respect et la dignité dus à tout être humain.
Nous refusons cette chasse aux étrangers qui inflige aussi des traumatismes profonds à ceux qui en sont les témoins, à la société toute entière, aux enfants particulièrement. Les atteintes à la dignité de quelques uns blessent tous les hommes dans leur humanité.
Nous dénonçons la tentation de fonder les comportements de notre société sur la peur de l’autre et de l’étranger.
Nous affirmons la nécessité d’adopter une véritable politique d’immigration, soucieuse de réduire effectivement les inégalités entre les pays du Nord et du Sud, et respectueuse des droits humains. »
Oui, c’est pour toutes ces raisons que nous étions là et que nous reviendrons le jeudi 26 février et le jeudi 26 mars !
Et je suis encore confortée dans cet engagement (bien peu de chose mais j’aurais honte de ne pas le faire) quand je découvre en rentrant encore un message appelant à l’aide pour un de ceux qui sont, à leur corps défendant et de leurs vies bafouées, la couronne de lauriers au front de M. Hortefeux ; encore pire depuis peu, c’est M. Besson qui prend le rôle ! Enfin c’est pire quand on pense que ce monsieur était, il y a peu, étiqueté « de gauche » ! Mais dans les faits rien ne change ; dans notre douce France on gagne ses galons en pourchassant des gens dont le seul tort est de croire ce que racontent nos livres d’histoire : vous savez, la France, mère des Libertés, championne des droits de l’homme, celle qui écrit Liberté, Egalité, Fraternité sur ces plus nobles murs… C’est donc cet ex-socialiste (et pas n’importe lequel, le conseiller de Ségolène Royal) qui va tenir à jour son cahier de devoirs : une coche par enfant, par père ramené de force dans un pays qu’il a quitté pour des tas de raisons, le plus souvent la guerre ou la pauvreté, ou la guerre ET la pauvreté…
De qui s’agit-il aujourd’hui ?
Je recopie ici le message comme il m’a été envoyé :
« Djessy a 12 ans, elle est congolaise. Elle était élevée à Brazzaville par sa grand-mère. Mais cette dernière, vieillissante et malade, ne pouvait plus s'occuper d'elle. Le père de Djessy ayant disparu, elle est envoyée au Bénin, chez un oncle, il y a 4 ou 5 mois.
Hier soir, Félicité, la mère de Djessy (qui est en situation régulière) reçoit un coup de fil de l'oncle lui disant qu'il place l'enfant dans un avion pour Paris (avec un passeport bricolé, peut-on supposer). Pour aller la chercher Félicité (qui n'est pas en très bonne santé) se fait accompagner d'une amie.
A l'arrivée, à 6h du matin, l'enfant (12 ans !), sa mère et l'amie sont interpellées et placées en garde à vue.
On en est là à l'heure où nous écrivons. On peut supposer que l'argumentation du gouvernement pour justifier l'injustifiable sera qu'on ne peut pas laisser entrer tout le monde, même les enfants, avec des faux papiers. Peut-être, mais la bonne question est à poser en amont : la politique de refus systématique du regroupement familial et des visas pour « freiner l'immigration familiale » aboutit à placer les familles dans des situations impossibles. Comment laisser les enfants au pays, livrés à eux-mêmes, réduits à l'indigence, dans des pays pauvres. Les familles font ce que tout le monde tenterait à leur place : sauver les enfants en les faisant rejoindre leur père ou leur mère dans le pays où ils vivent.
C'est ce qu'avait fait Williana (jeune congolaise internée quatre jours en zone d'attente pour avoir possédé un faux passeport), c'est ce qu'a peut-être fait l'oncle de Djessy. C'est illégal, sans doute mais c'est parfaitement légitime. Quand les lois placent les gens dans l'obligation de les enfreindre, c'est que les lois sont mauvaises et qu'il faut les changer.
En attendant, les victimes de ces lois iniques sont Djessy en garde à vue à l'âge de 12 ans, sa mère, ses deux autres enfants (Prince, 6 ans, et Lisa, 3 ans), Regina, l'amie embarquée dans cette histoire de fous malfaisants et ses quatre enfants pour l'heure privés de leur mère.Il faut que ça cesse ! Que Djessy, Félicité et Régina soient immédiatement libérées. Et que les textes qui engendrent ces situations soient abrogés au plus vite. »
Ce message est éloquent !
Mais hélas il ressemble à beaucoup d’autres reçus hier, la semaine dernière, il y a un an, ou plus loin encore !
Alors, soyons encore plus nombreux dans un mois pour former tous ensemble un grand Cercle du Silence devant la gare de Creil ;
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