A lire : le compte-rendu de Oise Hebdo
Voici un message que nous a envoyé Eric Montes, conseiller régional PRG qui a assisté au débat entre les 4 listes de Lamorlaye, le 29 février dernier ; nous lui laissons la parole avec plaisir : il soutient notre liste, ni lui ni nous ne voulons le cacher, mais cela n’enlève rien à la pertinence de son analyse des listes en présence et du déroulement du débat !
Peut-être simplement une précision sur sa conclusion : nous n’attendons pas des états majors qu’ils décident d’une « ouverture » : nous attendons de chaque électeur, qu’en conscience et sans renoncer à sa vision de la société, il fasse, à Lamorlaye, le meilleur choix pour Lamorlaye !
A toi Eric !
« Vendredi 29 février au foyer culturel s’est tenu le débat contradictoire entre les quatre têtes de liste qui souhaitent devenir maire de notre commune : Anne Curan-Bidaut, première adjointe sortante (Nouveau Centre), Didier Garnier, investi par l’UMP, Daniel Merlin, UMP suspendu (donc un peu dissident), et Lucienne Jean pour la liste d’union des forces de Gauche. Ce débat fut en tout point éclairant et a eu le mérite, comme l’ont souligné en conclusion les quatre candidats, de bien poser les enjeux, d’expliciter les programmes et de révéler les personnalités.
Tout d’abord la salle était comble dès 20 h 30 et on a dénombré au moins 250 participants, preuve s’il en fallait que cette élection passionne et que les morlacuméens veulent prendre en main leur destin.
Dans une ambiance courtoise, au moins au début, les candidats ont présenté leurs analyses et leurs propositions sur l’urbanisme et le logement ; le devenir du château et le commerce en centre ville ; les services aux habitants ; leur méthode pour gérer la commune et consulter les citoyens.
Madame Curan-Bidaut s’est sentie obligée de défendre en permanence le bilan de la municipalité sortante, négligeant de développer ses projets pour le mandat à venir. Tout en refusant que Lamorlaye devienne une banlieue refuge des gros salaires de l’Ile de France, elle rechigne à endiguer des processus lourds liés au « marché » : elle ne veut pas préempter les cases commerciales vides face à l’invasion des banques et des assurances, elle critique les immeubles de standing près du château mais n’explique pas comment elle interviendrait pour une mixité sociale du logement, elle n’avance que le covoiturage pour palier au manque de transports vers les gares, sa seule idée pour le château se résume à une salle de mariage au rez de chaussée... Si sur la forme, son aisance oratoire alliée à un charme réel pouvait faire illusion, le public est resté sur sa faim quant au fond …
Monsieur Garnier au contraire a développé avec force détail un programme d’actions qui se voulait ambitieux. Très profondément critique vis-à-vis du bilan de la municipalité sortante (à croire que M. Salomone et la plupart de ses adjoints et conseillers n’étaient pas aussi à l’UMP), M. Garnier s’est montré un grand connaisseur et un grand défenseur du milieu hippique de Lamorlaye : logements social pour les cavaliers d’entraînement, bureau d’emploi et de créations d’entreprises surtout liées au cheval, interventions sur le commerce et le stationnement (il a lancé l’idée un peu saugrenue d’un parking souterrain dans le parc du château !), un bus communal pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. Il a détaillé avec une réelle maîtrise des travaux d’assainissement pour éviter les inondations. Paradoxalement, alors qu’il s’est présenté à maintes reprises au cours du débat comme l’ami personnel d’Eric Woerth, maire-ministre et président de l’Aire Cantilienne, Didier Garnier n’intègre pas la communauté de communes comme moyen d’actions municipales : ni sur l’économique, ni sur les transports, ni sur le logement, ni sur la culture ou le sport. Peut être ne veut il pas gêner son puissant parrain. Enfin, derrière une certaine sérénité de façade, le candidat UMP a laissé transpirer un caractère bouillant voire autoritaire. Il s’énervait de plus en plus des piques de Daniel Merlin et concluait en criant dans le micro pour une vague embrouille entre colleurs d’affiches UMP : le brillant technocrate plongeait dans la bagarre de chiffonniers. Avec lui et Merlin, le cirque municipal de Lamorlaye risque de continuer pour six années encore…
Daniel Merlin a gagné incontestablement le prix de l’humour et de la bonne humeur ce vendredi. Très en verve pour tacler amicalement mais rudement son « camarade » de l’UMP, le chef d’entreprise a énoncé des propositions parfois iconoclastes (un parking souterrain gratuit en centre ville) mais souvent imprécises : on sent une volonté mais on ne voit pas trop « comment » il va agir…Mais il aime cultiver un côté « Astérix » de Lamorlaye : ainsi il se refuse à appliquer la loi SRU sur le logement et la densification urbaine alors que la loi s’impose à tous.
Lucienne Jean a débuté timidement malgré son expérience de chef de file de l’opposition de Gauche au conseil municipal, comme s’il était incongru qu’une militante de Gauche ait le culot de briguer la mairie d’une commune qui a voté Sarkozy à 70% l’an dernier. Pourtant au fil du débat son projet communal très élaboré, très volontariste et très cohérent a fait la différence. Seule à évoquer le développement durable et l’environnement, détaillant (presque trop) sa méthode de démocratie locale participative, elle voulait rompre avec le laisser aller et la foire d’empoigne des dernières années en innovant un processus de co-décisions avec les habitants. S’appuyant sur les réalisations du Conseil général et du conseil Régional à majorité de Gauche depuis 2004, elle apportait des réponses concrètes aux différents sujets en débat: pour le commerce, elle veut utiliser la loi Dutreil sur les périmètres de sauvegarde pour préempter les cases vides avec l’aide de l’établissement public foncier créé à cet effet par les deux collectivités ; pour les transports elle évoquait les possibilités de subventions du nouveau syndicat mixte des transports publics de l’Oise ; pour créer un espace culturel au Château et un éco-musée du cheval, elle se cale sur la politique culturelle de la Région et ses financements ; pour le logement social elle recevait dès le lendemain son ami le sénateur Vantomme, président de l’OPAC pour définir des programmes précis… Elle marqua aussi des points sur sa vision de l’Aire Cantilienne : elle proposerait la taxe professionnelle unique pour le développement économique, elle demanderait l’extension de l’autorité de transport de Chantilly sur l’ensemble de la communauté de communes pour créer un réseau urbain. Elle se tailla un franc succès dans l’assistance quant elle s’affirma comme une interlocutrice de choc face au maire-ministre de Chantilly. Nul doute qu’elle ne voulait pas devenir l’amie d’Eric Woerth mais bien la maire des morlacuméens !
On en resta là aux douze coups de minuit : les électeurs de Lamorlaye se retrouvent face à un étrange dilemme : alors qu’ils ont le cœur à Droite, le débat a montré que la candidate de Gauche serait, à coup sûr, la meilleure avocate de leur intérêt communal ! Que faire ? Cette élection reste une élection locale, et puis, après tout le président a bien choisi des ministres de Gauche dans son gouvernement et soutient Jean Marie Bockel pour la mairie de Mulhouse… Pourquoi pas à Lamorlaye…
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