lundi 25 janvier 2010

Lucienne Jean : les gens "normaux" ont du talent ...

Je suis rentrée de la réunion "tête(s) de liste" pour plonger dans le "débat Sarkozy" que j'ai attrapé au moment où on abordait un double problème : l'état des "quartiers défavorisés" et... le débat sur l'identité nationale.
L'intervention du jeune homme -infographiste, noir et habitant Villiers le Bel, était remarquable ; en particulier il a demandé si la bonne question sur l'identité nationale n'aurait pas due être "comment doit-on faire pour vivre ensemble et se comprendre" au lieu de "qu'est ce qu'être français ?" ; question qui pour moi appelle en écho le "Comment peut-on être persan?", étudié au Lycée...
J'ai donc suivi la fin de ce débat que j'ai trouvé intéressant : les 11 français, choisis parmi ceux dont Jean-Pierre Pernaut se régale chaque midi avec sa séquence "terroir" se sont révélés ici à l'aise (même si certains étaient intimidés), partant du concret pour en dégager des vraies questions, ... Je n'en aurais pas pris le pari !
Le débat était aussi intéressant parce qu'il y a eu des échanges ; pas vraiment de contestations : mais je suis arrivée après la séquence avec le syndicaliste ; lui n'avait pas du tout l'air satisfait des réponses du président et il a peut-être été plus critique.
En tout cas, les intervenants que j'ai vus insistaient, parfois beaucoup, sur ce qui leur tenait à coeur.
Ce serait bien de faire des débats sur ce modèle à ... Lamorlaye ! Est-ce qu'on peut dire qu'on a un tout petit peu commencé avec les réunions de comités de quartiers ? Encore quelques progrès à faire !

Si j'ai apprécié la forme et les problèmes posés, les réponses du président étaient sans surprises.

Tout de même, j'ai noté : il se refuse à baisser les retraites ! Mais qui a bien pu lui demander ça ?
Et il va embaucher les contractuels de l'éducation nationale sans qu'ils soient obligés de passer les concours ! Ça a l'air sympa ; d'autant que pour que ces contractuels passent les concours il faudrait surtout que l'état crée des postes... ce qui se fait rare !

Sinon il justifie avec punch ses projets ; c'est le jeu ; mais il y met vraiment de l'énergie ; et de la gestuelle : la vie des couples qui ne se parlent pas, avancent sur des rails parallèles, etc ... Il aurait sans doute fait un bon mime ; et si TF1 a omis de traduire l'émission en langage des signes, les téléspectateurs malentendants devaient quand même s'y retrouver !
Ce qui ne m'empêche pas de trouver scandaleux que la traduction pour les sourds-muets ne soit pas exigée par l'Elysée...

Après un petit tour décevant sur l'émission "Mots Croisés" (ou comment faire un débat sur le débat), j'ai écouté la première partie "Sarkozy"avec Laurence Ferrari sur internet : les citoyens de base sont meilleurs que nos journalistes ! Et le président a, en fait, dit deux fois la même chose avec deux mises en scène différentes ! Comme ça, si on s'est laissé distraire par le joli minois de Mme Ferrari on avait droit à un rattrapage ! Comme pour les gamins qui zappent l'école : à entendre le président, on avait l'impression qu'il allait s'en occuper personnellement ! Mais j'espère que le CSA comptera au moins la moitié du temps de ces émissions (journal et débat) dans le temps de parole du président !

J'aurais bien aimer voir la tête de Mme Ferrari quand le président lui a dit qu'il s'interdisait de compter combien il y avait de SMICs dans le salaire d'une présentatrice de journal télévisé ! Ses collègues ont été gentils, on n'a vu que le paysage ! D'ailleurs je me demande pourquoi le décor choisi évoquait New York ? Une allusion subliminale au grand frère Obama ?

Parmi les morceaux choisis : celui sur l'Afghanistan ! Il a promis de ne pas envoyer un soldat de plus se battre en Afghanistan et il tiendra parole ! Mais il va en envoyer tout plein qui seront affectés à des tâches humanitaires !!!!

Pas mal non plus la défense de son ministre de l'immigration et sa défense du traitement que subissent les naufragés kurdes ; évidemment il y a un peu de "on ne peut pas accueillir toute la misère ..." Mais surtout un sacré culot ! Merci M. le Président ! Vous leur donnez à manger ! "Donne-lui quand même à boire"... C'est ce qu'on dit des malheureux qu'on vient d'étendre sur le champ de bataille... et qui remuent encore. Dans le poème de Victor Hugo, le soldat blessé, un espagnol (encore un estranger !) attaque ! Nos malheureux réfugiés sont bien pacifiques, eux ! Et risquent -on l'a bien compris- de repartir vers un pays où ils sont persécutés.
Et tout ça donne envie de signer la pétition pour la suppression du ministère de l'immigration et de l'identité nationale! Voici un lien pour le faire : http://www.pourlasuppressionduministeredelidentitenationale.org/ Ce ministère est aussi "de l'intégration et du développement solidaire" ! On peut garder cette partie : il y a beaucoup de travail à faire dans ces domaines !
Bien sur, il y a longtemps qu'on n'a plus de ministère de la guerre ; et ça n'empêche pas les guerres... On peut donc penser que ce n'est pas le nom qui compte ! Ce qui compte c'est que la France mène vis à vis (contre) les gens qui essaient de trouver un refuge chez nous (ça s'appelle "DROIT D'ASILE") une politique inhumaine et inutile ! Et sans vergogne !
Enlever le nom serait au moins reconnaître que la chose n'est pas bien jolie...


Voici le poème en entier, pour le plaisir !

Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,

Les champs couverts de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit,
C'était un espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,

Râlant, brisé, livide et mort plus qu'à moitié,
Et qui disait : A boire, à boire par pitié !
Mon père ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,

Et dit : Tiens donne à boire à ce pauvre blessé
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme une espèce de Maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,

Et vise au front mon père en criant " Caramba " !
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière,
- Donne-lui quand même à boire, dit mon père.

(La légende des siècles
)

Et n'oubliez pas le CERCLE DE SILENCE ! Ce jeudi à 18h, devant la gare de Creil...

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