samedi 17 février 2007

après notre premier café-citoyen

Nous étions 18 réunis au premier étage du café "Le petit bar", allée des Arcades. Pas tous sur les mêmes positionnements politiques, même si les gens proches de la gauche étaient les plus nombreux.
Dialoguer dans un cadre qui plus convivial qu'une salle de réunion classique, entendre ce que nous avions à dire, s'exprimer sur un sujet qui est soit un souci direct soit un souci pour nos enfants : voilà quelques bonnes raisons pour consacrer 2 bonnes heures et demi à notre invitation.
Parmi nous M. Braudeau, une figure de la droite morlacuméenne - conseiller municipal minoritaire (mais je crois cette précision inutile) ; et Dominique Louis Dit Trieau, responsable du PS et conseiller municipal de Chantilly ! Mais personne de la majorité municipale ! Des habitants de Lamorlaye se réunissent pour discuter de logement et personne ne vient défendre le bilan ou les projet de la majorité. Dommage ! Mais cela confirme l'attitude habituelle de la majorité face aux listes minoritaires : on fait ce que la loi exige mais pas plus !
Pourtant, le fait de pouvoir débattre entre gens d'avis différents et, bien sûr, que cela reste courtois, était très intéressant. Je crois que chacun a apprécié la confrontation d'idées et la sincérité des témoignages.

Sans vouloir faire ici un compte-rendu exhaustif, quelques notations:
- Le logement, thème que nous avions proposé, ne se sépare pas facilement des problèmes de transport et de travail !
Idéalement on cherche à se loger au plus près de son travail : c'est bien mieux côté environnement (moins de transports = moins de pollutions) et côté budget de chacun (une voiture coûte 5000€ par an).
Malheureusement, la réalité est plus compliquée : le sud de l'Oise détient le record du nombre de cadres au chômage qui habitent (encore?) dans des villes comme Lamorlaye et cherchent un travail, principalement sur Paris ou Roissy car il y a bien peu d'emplois de cadre dans la région même. D'un autre coté, les emplois locaux se trouvent majoritairement dans le monde hippique, le commerce et les services "à la personne"... Emplois n'assurant pas des revenus compatibles avec le prix de l'immobilier local que ce soit à la location ou à l'achat ! Tout le monde va et vient ou aspire à le faire à nouveau ! Double gâchis donc ! Et nécessité de penser globalement le triptyque "logement-transport-emplois"
- La loi existe qui impose 20% de logements sociaux à chaque commune ; beaucoup des participants s'insurgent contre le fait qu'elle n'est pas respectée, très souvent et en toute impunité !
- Le logement social, qui a pourtant beaucoup évolué (il se diversifie et s'intègre aujourd'hui au tissu urbain), conserve une image négative : on redoute encore - ou on s'en sert pour mieux effrayer et ne rien faire - les barres d'immeubles et la concentration de populations supposées différentes (de qui ? sur quels critères ?) qu'elles entraînent. A Lamorlaye, où nous avons à peu près 10% de logement social, rien ne permet de confirmer ces craintes !
- les logements construits récemment à Lamorlaye connaissent beaucoup de problèmes ; malfaçons, permis de construire délivrés alors qu'ils ne respectent pas la règlementation, ces soucis concernent des immeubles "de standing" dans la ZAC du Château par exemple et pas seulement le 8, avenue de la Libération ! Ils concernent aussi des maisons individuelles ; particulièrement dans le sud de la ville : Lamorlaye s'est construite sur le marais et notre municipalité, comme les précédentes, oublie de le rappeler dans les documents d'urbanisme. Nous avions demandé (M. Braudeau dit l'avoir fait aussi) qu'on avertisse les candidats à la construction ; mais on ne nous a pas suivi.
- Penser logements- donc accroissement de la population - induit des besoins nouveaux en équipements collectifs (écoles - crèches) ; c'est exact bien sûr ! Mais pour nous, il aurait fallu que l'accroissement déjà réalisé soit équilibré et comporte des logements de différentes catégories. Nous sommes, d'après le recensement de 2006, 9290 habitants ! C'est un peu facile de faire porter la responsabilité des équipements publics nécessaires sur les logements sociaux futurs que nous demandons sans grand espoir à la majorité actuelle ou à la suivante !
- la défense de l'habitat ancien intéresse les gens ; on nous reproche gentiment de ne pas nous exprimer là-dessus ! Pourtant nous sommes les seuls à demander qu'on préserve ce qui reste du patrimoine ancien et qu'on aide les propriétaires privés à le mettre en valeur ! Il faudra y revenir !
- Le château, enfin, ne pouvait pas échapper à ce tour d'horizon ! Au début de la mandature la majorité ne voulait pas en entendre parler ! Chaque liste minoritaire pense avoir bien- ou du moins, beaucoup - travaillé pour que la ville l'achète. Je maintiens que la gauche a toujours défendu que ce patrimoine devait appartenir à la ville ! Nous avons même, pour le protéger des appétits des promoteurs, fait une demande de classement à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Cette demande dort toujours : la lenteur -voulue ou non - des circuits administratifs ne se manifeste malheureusement pas que sur ce dossier! C'est un réel problème pour la démocratie ...
- le rôle des communautés de communes et de la CCAC en ce qui concerne l'emploi et le logement doit se renforcer : que les gens habitent à Gouvieux, Chantilly ou Lamorlaye, n'est pas le problème. Le problème est que chacun puisse se loger à proximité de son travail et selon ses moyens. On remarque aussi que le vrai problème est que de plus en plus de gens ne gagnent plus assez pour vivre avec leur travail. Plus assez pour se loger ! Il y a 30 ans le loyer représentait en moyenne 20% des revenus d'un ménage; aujourd'hui c'est 50% ! Il y a plus de gens dans la précarité ; d'où une exigence qui est plus forte vis à vis de la gauche.
- Le poids du foncier est un réel obstacle à des politiques - à supposer qu'on en veuille- de développement de l'offre de logement : le Conseil général a mis en place un EPFL (Etablissement Public Foncier Local) qui peut faire des réserves foncières pour le compte des communes adhérentes à la condition que ces réserves soient destinées à du logement social. L'outil existe depuis peu ; mais la volonté de notre majorité est toujours aussi faible dans ce domaine.

Beaucoup d'autres choses ont été exprimées que j'ai sans doute mal rapportées ici ou peut-être oubliées !

C'est la rançon d'une discussion très dense et très libre !

De cette première expérience, nous retenons :

- que nous recommencerons très vite à vous proposer un café-citoyen ;

- que nous allons, tout aussi vite, préparer et diffuser un questionnaire centré sur logement- emploi - transport ; la majorité aurait pu s'en soucier dans le cadre des études du PLU. Mais on sait que notre majorité ne tient pas ni au dialogue citoyen (trop compliqué, trop ... dangereux ?) ni à la simple écoute des citoyens. Encore une fois dommage ! Car nos moyens sont bien petits par rapport à ce qui pourrait être entrepris !

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