lundi 6 juin 2016

Lucienne Jean : participer sans se rallier

Le 3 juin, Madame le Maire nous a proposé une "Charte des élus de bonne volonté du Conseil municipal de Lamorlaye" afin dit-elle "de dépasser la crise que traverse actuellement le Conseil municipal". Il est vrai qu'il faut sortir de la crise : soit en recollant les morceaux de l'ancienne majorité : est-ce possible ? Soit en associant sur des projets qui font consensus des élus de l'ancienne majorité et des listes minoritaires.

Les différents conseillers (listes minoritaires et nouveau groupe "L'équipe du Renouveau") ont, un par un,  rencontré le conseiller de Mme Ladurelle ; nous avions retenu qu'il souhaitait mettre en place une charte de bonne conduite. Pour notre part, nous avons le sentiment de "bien nous conduire" !  Nous respectons nos concitoyens, nos électeurs et nos collègues conseillers municipaux ; ce qui ne nous empêche pas de dire ce que nous pensons des projets ou des idées avancées par les uns ou les autres. Bien se conduire quand on est élu, c'est d'abord défendre les idées sur lesquelles on s'est présenté devant les électeurs.

Depuis déjà plusieurs semaines, Madame Ladurelle m'avait proposé de travailler sur les dossiers concernant le patrimoine en assurant qu'elle entendait bien que cela ne remettrait pas en cause notre liberté de parole et de vote : celle de tout élu d'une liste minoritaire.

Nous avons donc lu attentivement le texte qui nous a été proposé et nous y avons fait quelques remarques assorties de propositions de modifications.

La charte proposée aborde 3 points : 

- les relations entre conseillers : elle prévoit un engagement sans retour jusqu'à la fin de la mandature et interdit, sans les définir, "les attaques personnelles" ; elle interdit aussi "de répondre ou polémiquer en cas de telles attaques".
Si nous signons une charte, nous souhaitons qu'elle nous laisse libres de nous exprimer (poliment bien sûr) sur tout sujet et de juger selon les aléas possibles d'application de cette charte si nous continuons ou pas à travailler dans ce cadre.
- les méthodes de travail : quel dommage de ne pas y avoir pensé ou consenti plus tôt !
Mercredi, un Conseil municipal extraordinaire va voter sur le "retrait des 25 délégations octroyées au maire en avril 2014". Si à l'issue de ce Conseil, toutes les délégations sont maintenues (ce qui nous parait aussi mauvais que de toutes les retirer) nous voudrions ajouter dans les règles vertueuses déjà prévues dans la charte une règle : le maire, avant d'utiliser ses délégations les plus litigieuses. (emprunter, aller en justice, préempter et nous y ajoutons démolir ou modifier les biens de la commune) doit obtenir l'accord des signataires de la charte.
- Les actions sur lesquelles nous serions appelés à travailler : la liste des projets est du ressort du maire ; et on ne peut s'engager à les mener tous à bien ni à les approuver tous.
Nous demandons que le principe du consensus annoncé au point 2 ne soit pas contredit : les signataires doivent pouvoir apporter leurs contre-propositions. Sans l'accord des signataires de la charte, une décision doit être  reportée et le travail d'analyse et de réflexion poursuivi aussi longtemps que nécessaire.

Au moment où nous transmettons à Madame le Maire et à l'ensemble des conseillers municipaux nos propositions de modification de la première mouture de cette charte nous découvrons dans Le Parisien daté du 5 juin :
- que nous avons un mois pour aboutir à un accord (le message d'envoi de la charte n'en dit rien),
- que M. Coquereau, du groupe l'Equipe du Renouveau, reste méfiant 
- et que M. Battistini, est entièrement satisfait du texte (peut-être y a-t-il déjà apporté sa contribution) et confiant.

Le processus de mise au point de cette charte qui commence maintenant sera à lui seul un test.
Si nous sommes capables de l'amender ensemble, nous pouvons espérer être capables de la respecter.
Mais si cette charte dite de bonne volonté est déjà gravée dans le marbre, elle ne nous mènera pas bien loin.

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