jeudi 27 avril 2017

"Qu’il s’agisse de sécurité, d’activités économiques ou de communications, l’isolement d’un état, si grand et fort qu’il puisse être, est devenu inconcevable." Charles de Gaulle le 18 juin 1942

 Après l'avoir posté sur le blog de l'ANACR-Oise, il m'a semblé que cet extrait d'un discours du général de Gaulle, avait toute sa place aussi sur ce blog .
C'était le 18 juin 1942, à l’occasion du 2ème anniversaire du Mouvement de la France Libre, dans un discours à l’Albert Hall de Londres devant une assemblée de Françaises et de Français, comme lui exilés et combattants.   
 « [...]  Il y a là, une conséquence inéluctable de l’évolution générale qui ne cesse de resserrer l’interdépendance des nations. Qu’il s’agisse de sécurité, d’activités économiques ou de communications, l’isolement d’un état, si grand et fort qu’il puisse être, est devenu inconcevable. Des renégats du patriotisme peuvent bien crier aujourd’hui : « la France seule ! » (mot d’ordre de Maurras, homme d’extrême droite) tout en trouvant fort naturel qu’elle doive subir la compagnie d’un envahisseur détesté, mais la France, elle, sait bien que, privée d’alliance, elle serait condamnée à mortCe qui fait la noblesse et l’espérance de notre temps, si cruel à l’humanité, c’est qu’il aura révélé aux nations, non seulement leur solidarité matérielle, mais aussi, mais surtout, l’absolue nécessité de leur communauté morale. Si bien que d’un bout du monde à l’autre, au-dessus des champs de bataille comme à l’intérieur des usines, parmi les peuples opprimés aussi bien que chez les peuples libres, dans l’esprit des hommes de la rue comme dans celui des dirigeants, par-dessus les intérêts, les préjugés, les concurrences, s’élève et déferle aujourd’hui la vague des aspirations vers un idéal international. Pour reconstruire le monde, devenu à la fois si trouble, si complexe et si petit, il faudra bien que les peuples qui furent unis dans l’effort sanglant le demeurent dans l’effort bienfaisant. Oui, l’organisation de la solidarité internationale sur des bases pratiques mais aussi sous l’inspiration de l’éternel idéal humain est pour la France Combattante un but très clair et très précis. Voilà pourquoi nous faisons nôtre le magnifique programme des quatre libertés humaines que le président des Etats-Unis a proposé aux peuples du monde comme contrepartie de leurs peines et comme but de leurs espérances.  [...]  » (De Gaulle, Discours et messages, Editions Rencontre 1970, page 204).
Les quatre libertés humaines évoquées ici sont celles défendues devant le Congrès américain par le président Roosevelt dans son message sur l'état de l'union le 6 janvier 1942 :
"[...] Dans l'avenir, que nous cherchons à rendre sûr, nous attendons avec impatience un monde fondé sur les quatre libertés humaines essentielles.
La première est la liberté de parole et d'expression - partout dans le monde.
La deuxième est la liberté pour chacun d'adorer Dieu comme il l'entend - partout dans le monde.
La troisième, c'est d'être libéré du besoin - ce qui, traduit sur le plan mondial, signifie des accords économiques qui garantiront à chaque nation une vie saine et paisible, pour ses habitants - partout dans le monde.
La quatrième, c'est d'être libéré de la peur - ce qui, traduit sur le plan mondial, signifie une réduction mondiale des armements, à un tel point et de manière si poussée qu'aucune nation ne sera en mesure de commettre une agression matérielle contre ses voisins - partout dans le monde. [..]" (http://mjp.univ-perp.fr/textes/roosevelt06011941.htm)

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