vendredi 16 octobre 2009

Lucienne Jean : une expérience positive !

Ce "repas-citoyen-SANTE" a été fort sympathique ! Une discussion soutenue sur le thème très large de la politique de santé pendant 2h et demi ; discussion au cours de laquelle chacun a pu s'exprimer et apprendre...
- Au premier plan, le rôle du médecin : expliquer, prendre le temps, voila pour une pratique humaniste de la médecine ; mais s'il veut "aller vite" le médecin va sur-employer toutes les techniques médicales, qui vont répondre à sa place, pas forcément mieux mais pour beaucoup plus cher ; en même temps ces techniques sont évidemment un progrès incontournable qu'il faut utiliser bien sûr ; avec discernement et pas pour se cacher derrière... Même si le malade en est demandeur.
Est-ce que cette médecine raisonnable pourrait à elle seule résoudre le problème du "trou de la sécu"? Sans être spécialiste on peut dire que non... Mais elle pourrait participer à une maîtrise des dépenses de santé.
Est-ce qu'on peut pour autant accepter qu'on réduise peu à peu tout ce que la Sécurité sociale garantit en terme d'accès égal aux soins, donc en terme de justice sociale et... de santé publique ? Là encore la réponse est NON ! Le rôle de la Sécurité sociale est fondamental dans notre société ; il faut trouver un financement aux dépenses de santé ; pas vouloir à tout prix (social) les réduire ! Il faut augmenter sans doute la part de l'impôt qui les finance ; il faut aussi récupérer tous les "impayés" : exonérations de charges ou dettes des entreprises vis à vis de la Sécu ; le chômage est aussi un facteur aggravant : pas de travail, pas de cotisations, mais souvent un mal-être qui peut conduire chez le médecin !
- Du chômage au risque de délocalisation, le lien est facile : vouloir trop contrôler l’industrie du médicament et des matériels médicaux les plus sophistiqués ne va-t-il pas encore pousser à délocaliser et donc à plus de chômage ? Les génériques qui doivent réduire le chapitre dépenses ont affaibli la recherche : il n’y a plus qu’un laboratoire de recherche en France !
- Le malade a aussi sa partition à jouer : exigeant souvent, inquiet toujours, parfois vraiment malade, il est souvent mal et/ou trop informé (surtout par Internet et les forums de discussion qui sont, bien sûr, très peu fiables) ; le manque d'argent ou l’ignorance de ses droits peut l’empêcher de se soigner ; parfois aussi il lui arrive d'être ce "tricheur" vis à vis de la sécu que le gouvernement aime mettre en avant. Là-dessus, il faudrait plus de contrôles, donc plus de moyens donnés à la Sécurité sociale
- Le manque de médecins est un vrai problème ; sensible non seulement au cœur du Massif Central mais à Lamorlaye et ses environs : nos médecins approchent tous plus ou moins de la retraite et ne voient pas la relève s’installer ; un rendez-vous en ophtalmologie s’obtient avec un délai de 6 mois (sauf en secteur privé avec dépassement conséquent) ; la raison principale : l’application d'un numerus clausus stupide qui espérait supprimer les dépenses maladies en réduisant l'offre de médecins ! Nous avons proposé –et le maire est semble-t-il d’accord- qu’on passe une convention avec des étudiants en médecine : bourse d’étude contre engagement à s’installer à Lamorlaye. La proposition, que nous avons aussi faite, de prévoir une Maison de Garde Médicale sur le site actuel de la résidence Raymond Georges pourrait, en facilitant la pratique de leur métier, attirer des médecins. Elle serait, de toutes façons, utile aux habitants !
- La santé, c’est aussi la prise en charge par le Conseil général de tout ce qui concerne l’aide aux personnes âgées, handicapées, sans ressources ; aide qui risque de ne plus trouver de financement dans le cadre de la future réforme des collectivités territoriales : j’ai assisté à la séance du Conseil général consacrée à ce projet jeudi 15 octobre ; tout le monde est d’accord pour reconnaître qu’il faut redéfinir les compétences de chacun pour éviter les doublons ; voire réfléchir à une réduction du nombre d’élus dans chaque instance ; mais il y a un point qui inquiète à juste titre : le financement ne se ferait plus sur la base d’un impôt décidé par le Conseil général pour appliquer la politique qu’il a définie mais par une contribution de l’état ; le Conseil général devrait donc adapter son action à la somme attribuée… La motion proposée – la même a été votée à l’unanimité par l’assemblée des présidents de Conseils Généraux- a été votée à l’unanimité des présents : c'est-à-dire sans le groupe UMP qui était sorti de la salle avant la discussion…

Malade, médecin, techniques médicales, justice sociale, santé publique,… la discussion a été vivante et riche ; nous avons aussi visionné et commenté un diaporama* qui présentait un historique des actions gouvernementales de santé.
Merci à tous les participants avec une mention spéciale pour Hervé et Marie-Thérèse Moula qui nous ont apporté leur expérience de médecins-citoyens.
Et la loi Bachelot dans tout ça ? On en a relativement peu parlé... Mais lundi il y a une autre réunion à Montataire qui ira certainement plus loin ...
* le diaporama complet a été trouvé sur internet ; nous en avons fait une présentation allégée...

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