vendredi 30 octobre 2009

Hervé Moula : Sauve-qui-peut au pays d'Ubu !

On a créé un besoin - le soin inutile et dangereux pour tous : la multiplication des examens complémentaires et des avis de spécialistes qui se renvoient la balle , alors que souvent en bout de chaîne la nature a le dernier mot.

Alors que des mesures d'hygiène et de bon sens - évitement du tabac, des aliments trop gras, trop sucrés de l'industrie alimentaire, celle-là même qui fabrique par ailleurs les médicaments et les appareils d'exploration médicaux - suffiraient bien souvent à retrouver la santé ou à ne pas la perdre.

Ceci était à l'époque des vaches grasses

Maintenant que les vaches ont maigri : on nous retire "nos jouets " , et l'on nous demande de moins consommer de médicaments, d'examens complémentaires, de consultations de spécialistes, de transports médicalisés et de de renoncer à toutes nos "mauvaises habitudes" de consommateurs

Le gouvernement actuel, c'est le chien qui se mort la queue : doit-il satisfaire les industriels qui nous empoisonnent et qui ruinent les agriculteurs et le marché intérieur français ? ou doit-il remédier à cet immense déficit financier de la Sécurité Sociale qui nous tient tant à cœur, et par là-même frustrer la population de ce mésusage de soins .Notre population qui, dans la mesure de ses moyens, est grande consommatrice de Tout, des téléphones portables comme des Antidépresseurs ?

Bien sûr, il faut respecter le travail des "honnêtes gens" et toute décision doit se faire dans le consensus et l'esprit de partage, c'est là que le bât blesse car ce n'est pas dans les habitudes de ceux qui nous gouvernent actuellement !

Nous avons en effet besoin d'infirmières de blocs opératoire mais nous avons aussi grand besoin d'infirmières en ville. Les soins de proximité accusent en effet à tous les niveaux un grand déficit de personnel. Ce qui entraîne des abus de toutes sortes. La loi de l'offre et de la demande se faisant ici comme ailleurs !

Mais l'on peut se demander si tout cela ne résulte pas de la confusion des genres. La loi Robert Debré a instauré le CHU, où furent mêlés les soins, l'Enseignement et la Recherche. Chaque nouveau médecin formé comme un chercheur potentiel peut être animé d'une curiosité qui ne s'arrête qu'aux limites de la connaissance. Celles-ci se confondent maintenant avec des limites économiques. L'argent de la sécu ne peut être utilisé sans nuances pour l'Enseignement et la Recherche qui en manquent, c'est vrai, désespérément. L'argent de la sécu devrait être réservé à soigner les patients avant tout .Mais l'on peut imaginer ici comme dans d'autres domaines certaines déviances.
Les véritables malades ne profitent pas toujours de la solidarité qui faisait au départ la grandeur du système. Les objectifs initiaux s'estompent au profit de nouveaux intérêts aux limites imprécises. C''est le sauve-qui-peut au pays d'Ubu.

Si l'on veut que cela change, il faut commencer par changer nos comportements. Une politique de Gauche ne peut s'édifier sur un consumérisme tout crin.
Mais cela peut prendre un certain temps !

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