mercredi 3 novembre 2010

Lucienne Jean : qu'est ce que le "social" ?

Pour nous un aspect très important d'une politique de gauche c'est de réduire les inégalités de revenus : ça s'appelle la redistribution ; et la politique fiscale doit -si elle est "de gauche" et "sociale" servir cet objectif.
Ca ne veut pas dire que nous ne voulons pas plus de logements sociaux ! Et ce n'est pas contradictoire avec la volonté de préserver et mettre en valeur notre patrimoine communal (bâti ou naturel) ! Quoi qu'en dise certains élus !
L'action politique se joue sur des temps très longs et avec des interlocuteurs multiples. Localement, nous demandons des actions qui nous semblent "socialement JUSTES" et qui ne dépendent que du niveau communal ! Parce que c'est à ce niveau que nous avons une légitimité : celle que nos électeurs nous ont donnée.
Demander une chose juste et accessible ne veut pas dire qu'on se désintéresse des autres problèmes ! Une délibération du Conseil municipal suffirait pour décider de l'abattement spécial et de l'abattement en faveur des handicapés ; avec effet immédiat sur les familles concernées.
Faire sortir de terre des logements sociaux est sans conteste beaucoup plus complexe et demande plus qu'un hypothétique vote du Conseil municipal ! C'est la réalité ! Et nous nous efforçons d'en tenir compte.

Mais à lire le Oise-Hebdo de cette semaine, on parle beaucoup de "social" dans nos conseils municipaux ! Surtout dans les rangs des dissidents de la majorité de droite...
On parle du "social, mais on ne vote pas l'abattement dit spécial à la base qui réduirait la taxe d'habitation pour 231 familles que leurs revenus placent juste au-dessus du seuil d'exonération.
Précisons : ça veut dire 231 foyers aux revenus modestes ; revenus qui paraissent à Lamorlaye d'autant plus modestes -statistiques de 2008 que vous retrouverez en cliquant ici à l'appui- que 10% de nos concitoyens cumulent 52% des revenus déclarés ou autre "image" de nos inégalités 8% des ménages gagnent "au moins" 8000€ par mois et 13% "au plus" 800€... En cumulant un peu les tranches du beau camembert présenté sur le même site, on trouve que 26% des ménages gagnent plus de 4000€ par mois et 27% moins de 1400€... En gros 1/4 de chaque coté
Alors demander que les plus riches paient un peu plus de taxe d'habitation et les plus pauvres un peu moins ! Quelle horreur ! Tracts et blogs se déchainent et... le maire recule!
C'est ça la position "sociale" des élus minoritaires ou ex-majoritaires de droite ; et c'est ce que le journaliste de Oise-Hebdo n'a semble-t-il pas noté.
De même qu'il ne s'est pas intéressé à la réalité des chiffres avancés par tous ces élus de droite en mal de social : en ne tenant pas compte du report sur la commune de l'impôt prélévé jusqu'en 2010 par le département, leurs calculs affichent une augmentation double de ce qu'elle aurait été ! Et quand à calculer en % les augmentations pour un ménage avec 0, 1, 2 ou 3 enfants pour mieux crier au scandale "social" c'est assez spécieux ! Ce qui fait mal (ou du bien si ça diminue) ce n'est pas le % de variation mais la somme qu'on paie en plus (ou en moins) ! Et le surcoût éventuel est le même qu'on bénéficie ou non des abattements pour charge de famille...
Mais il ne sert sans doute à rien de revenir sur ce débat !
Lamorlaye s'accomode semble-t-il de ses inégalités et Oise-Hebdo des affirmations péremptoires de quelques uns...
En démocratie, les électeurs ont toujours raison et la presse dit et voit librement ce qui lui convient.
Et c'est, je le crois très sincèrement, bien plus important que "notre" vérité.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La réduction des inégalités des revenus à l’échelon local ne peut pas être idéologisée.
Il suffit, à revenu égal, de s’installer au Vésinet pour faire naître des différences de revenus et justifier une revendication qui n’aurait pas lieu ailleurs.
L’IR est national les coûts sont locaux.
Regardez de plus près la nature et la pertinence des dépenses municipales quand les maires se pensent châtelains. Les impôts suivront.